Un an après sa reprise par le Groupe Genolier, l’Hôpital de La Providence dresse l’état des lieux. L’institution n’applique plus la Convention collective de travail Santé 21, mais elle restera tout de même sur la liste hospitalière jusqu’à la fin 2016.
D’un point de vue fonctionnel, médical et financier, les résultats sont encourageants. Sur l’échiquier politique en revanche, les perspectives sont plus inquiétantes.
Comme l’ont expliqué les dirigeants de La Providence mercredi matin devant la presse, l’incertitude quant au maintien de l’antenne de néphrologie à La Chaux-de-Fonds et les difficultés à collaborer tant avec l’Hôpital neuchâtelois qu’avec l’Etat constituent des obstacles non négligeables.
Départs naturels pas remplacés
Afin de balayer toutes les rumeurs d’abord, aucun licenciement n’a été prononcé au sein de l’hôpital depuis la reprise de ce dernier. En revanche, la radiologie a été externalisée et trente équivalents plein temps n’ont pas été repourvus après des départs naturels. Pour nous, ce n’est pas un problème, note Antoine Hubert, administrateur délégué de GSMN. J’ai toujours dit que le canton de Neuchâtel était sur-doté en termes de personnel médical. Il y a 1'000 employés en trop dans le secteur de la santé, selon mes estimations.
Ce qui nous ramène donc à 262 employés qui travaillent actuellement pour l’hôpital. Le service de nettoyage n’a pas été externalisé.
Spécialités amputées ?
Certaines spécialités ont été renforcées par l’arrivée de médecins. C’est le cas de l’orthopédie qui s’est enrichie de trois spécialistes (un quatrième praticien, spécialiste du pied, est attendu cet automne).
En revanche, l’avenir est plus opaque pour la néphrologie. Comme nous vous le révélions en février, le bail des locaux de dialyse de La Chaux-de-Fonds a été résilié par l’HNe, propriétaire des lieux.
La Providence a contesté cette résiliation et espère ainsi repousser son départ forcé. Reste que l’HNe entendu lui aussi développer la néphrologie. Dans ce contexte concurrentiel, difficile de rassurer les patients, de leur dire ce qu'il va se passer. Et difficile aussi d’attirer de nous médecins, raconte Olivier Lebeau, président du collège des médecins.
Concernant l’ophtalmologie, La Providence mise beaucoup sur l’arrivée du Professeur André Mermoud, spécialiste reconnu dans sa discipline. Un partenariat avec l’ensemble de l’Arc jurassien est aussi prévu.
Quant aux deux médecins-chefs démissionnaires qui ouvrent un centre ambulatoire en ville de Neuchâtel, une plainte pénale a été déposée contre eux pour diffamation et concurrence déloyale.
Un recours est aussi pendant concernant la levée de la clause du besoin (ndlr : le Conseil d’Etat a accepté de lever la clause d’urgence pour autoriser l’installation un bloc opératoire dans ce nouveau centre).
Demande pour lever la clause du besoin
Maintenant que les bases sont à peu près stables, l’Hôpital de La Providence doit tisser son réseau médical et sanitaire avec l’étiquette GSMN.
Dans les projets souhaités, l’institution entend bien sûr renforcer ses spécialités, voire en développer d’autres. Ça dépendra des médecins qui souhaitent s’installer chez nous, se contente de lâcher Antoine Hubert.
Plus concrète, la volonté d’installer un scanner et un appareil à IRM, dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut de radiologie Neuchâtel. La liste d’attente pour les IRM est longue, explique l’administrateur délégué de GSMN. Nous n’avons pas encore fait de demande pour installer ces appareils lourds, étant donné qu’ils sont soumis à la clause du besoin. Mais lorsqu’on voit l’assouplissement de cette clause et la rapidité avec laquelle les dossiers sont désormais traités, on a bon espoir, dit-il ironiquement.
Prends ma main...
Prise dans la toile sanitaire, La Providence veut aussi consolider et développer ses relations avec l’HNe. Et lui, le veut-il ? On a eu des séances constructives, sourit Antoine Hubert.
A terme, La Providence espère pouvoir rentabiliser les salles d’opérations de Pourtalès le week-end ou la nuit. Elle souhaite collaborer aussi dans le domaine des soins intensifs et de la formation du personnel. Bref, à en croire GSMN, l’hôpital tend la main…
Notons encore que le futur financier de l’hôpital devrait être à nouveau noir, après une période dans les chiffres rouges. /abo