Le Canton de Neuchâtel soutient sur le fond la proposition du Conseil fédéral concernant les médecins généralistes.
Berne propose de payer davantage les médecins de famille et, en contrepartie, de baisser les tarifs de certains spécialistes pour mieux contrôler les coûts de la santé. Les généralistes pourraient ainsi facturer 11 points Tarmed de plus par consultation. Certains spécialistes, comme les radiologues ou les ophtalmologues, verraient leurs tarifs baisser de 9%.
Le gouvernement neuchâtelois estime que des salaires plus attractifs pour les généralistes inciteront les jeunes médecins à choisir cette voie plutôt qu’une autre. Le ministre neuchâtelois en charge de la santé, Laurent Kurth, en est persuadé : l’idée d’aller puiser l’argent chez les spécialistes est pertinente. Leurs salaires sont nettement supérieurs à ceux des généralistes, la baisse des tarifs sera supportable pour eux, avance-t-il, avant d'ajouter qu'il faut garder à l'esprit ce défi : assurer la relève dans la médecine de premier recours.
Soutien, mais...
Le Conseil d’Etat aimerait toutefois étendre cette réforme aux généralistes qui exercent en hôpital public. Il a demandé une adaptation dans ce sens au Conseil fédéral.
Prenons l'exemple de l'Hôpital neuchâtelois : il propose à la fois des prestations généralistes et spécialisées. L'institution devra donc supporter la baisse des tarifs des spécialistes. En revanche, elle ne pourra pas compter sur l'augmentation des tarifs des médecins de premiers recours, puisque seuls les généralistes qui exercent en cabinet privé sont compris dans la réforme.
Sans cette modification demandée par le gouvernement neuchâtelois, la perte pour le Canton se chiffrerait à 2,4 millions de francs, rien que pour l'Hôpital neuchâtelois. Considérant l'ensemble des institutions hospitalières cantonales, ce manque à gagner se monterait à plus de 7 millions de francs. /sco