Mi-septembre, une étude faisait état de la découverte de vastes réserves d’eau au nord du Kenya ; une découverte dont les médias se sont fait l’écho à l’échelle internationale. Ce projet est soutenu par l’UNESCO et par le gouvernement kenyan.
Des chercheurs du Centre d’hydrogéologie de l’Université de Neuchâtel travaillent eux aussi sur cette thématique, pratiquement au même endroit. Ils se montrent plus tempérés face à l’euphorie qu’a déclenchée cette annonce. Selon eux, il est ambitieux de prédire des réserves d’eau pour la population kenyane pour les 70 prochaines années, comme cela a été dit.
Pour Ellen Milnes, maître assistante au centre d’hydrogéologie, cette étude n’évoque pas les quantités d’eau réellement exploitables, soit celles qui alimentent régulièrement les réserves. Ellen Milnes utilise l’image d’une baignoire dont il ne faudrait utiliser que l’eau qui l’alimente pour éviter que la réserve ne se tarisse. L’auteur de l’étude, Alain Gachet, maintient quant à lui que près de 2 milliards de mètres cube d’eau pourront être tirés de ces réserves sans risque d’épuiser la source.
Les chercheurs de l’université reprochent aussi à Alain Gachet de ne donner pratiquement aucun détail sur la méthode qui lui permet d’arriver à de tels résultats, ce qui pose problème sur le plan scientifique : impossible, en effet, de juger de la validité de la façon dont les recherches ont été menées.
Alain Gachet répond que, de son vivant, cette méthode restera secrète. Il souhaite ainsi éviter que des promoteurs malintentionnés mettent la main sur son système.
Par ailleurs, les chercheurs reprochent à Alain Gachet de ne pas faire mention de la qualité de l’eau à disposition. L’industriel rétorque de son côté que cette eau est potable. Des études plus poussées devront toutefois être menées ces prochaines années, selon lui. /sbe