Une, deux ou pas de séquestration du tout dans l’affaire du gang Jamahat? La Cour pénale neuchâteloise se replonge dans le dossier après les recours des accusés, d’une des parties plaignantes et du Ministère public.
Les six prévenus ont été reconnus coupables en première instance d’avoir tenté d’imposer, par la violence, un monopole sur le trafic de marijuana dans les Montagnes neuchâteloises. Les juges avaient notamment retenu contre certains des prévenus la séquestration d’un de leurs revendeurs. Ils avaient en revanche abandonné un autre cas similaire faute de preuve. Les six membres avaient écopé de peines allant de cinq ans de prison ferme à 14 mois avec sursis.
Jugement contesté
La majorité des parties a contesté ce jugement. Pour la défense, il n’y a pas eu de séquestration et le jugement prononcé en première instance est beaucoup trop sévère. Les mandants demandent les mêmes peines que lors du 1er procès, soit des peines avec sursis.
Le plaignant dont la cour n’a pas retenu la séquestration a aussi fait recours. Le Ministère public s’est joint à cet appel.
L’un des prévenus, lourdement impliqué, a renoncé à faire appel mardi matin de peur d’être plus lourdement accusé et de voir son sursis révoqué. Il pourrait en revanche bénéficier d’une réduction de peine si la Cour pénale ne retient aucune des deux séquestrations qui figurent sur l'acte d'accusation.
Copié-collé du premier procès
Aucun élément nouveau n’a étayé les discussions mardi matin. Les avocats des plaignants ont une nouvelle fois relevé qu’aucun élément matériel ne prouvait la culpabilité de leur client dans l’acte de séquestration et que le doute devait profiter à l’accuser.
Le Ministère public a rappelé qu’il existait un faisceau d’indices et de nombreux témoignages étayant la culpabilité des membres du gang Jamahat.
Les accusés prennent la parole
A l’issue de l’audience, les prévenus ont longuement pris la parole. Pendant près d’une heure, ils ont tenté de démontrer que le Ministère public avait mené une enquête à charge. Ils ont aussi accusé les médias d’avoir fait d’eux des terroristes; une étiquette qui leur a causé du tort, notamment auprès de certains membres de leur famille qui les ont reniés.
Le verdict de la Cour pénale est attendu en fin de journée. /sma