L’entrée en vigueur de la réforme de l’école secondaire sera vraisemblablement reportée. L’actuel chef du Département de l’éducation, Philippe Gnaegi, indique dans un courrier adressé aux autorités scolaires neuchâteloises et aux directions des écoles que la suppression des filières Moderne, Maturité et Préprofessionnelle se fera au plus tôt dès la rentrée d’août 2015. Lorsque le Grand Conseil neuchâtelois a donné un préavis favorable à cette réforme, l’objectif était de la mettre en place dès la rentrée 2014.
Selon le président du Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN), John Vuillaume, ce report découle d’une part d’un problème juridique : si la réforme entre en vigueur en 2014, les élèves de la volée 2014-2015 commenceront l’année scolaire avec un système et le termineront avec un autre. D’autre part, Philippe Gnaegi n’ayant pas été réélu au gouvernement neuchâtelois, le Département de l’éducation va changer de chef. La nouvelle personne à sa tête devra donc se replonger dans le dossier, et peut-être le modifier. Enfin, le report de deux semaines des élections cantonales pèse lourd dans la balance, rien n’ayant été décidé dans l’intervalle.
De son côté, Philippe Gnaegi estime que son successeur ne se saisira pas du dossier avant le mois de septembre. Le projet doit ensuite passer devant le Service financier, puis devant le Conseil d’Etat fin octobre ou début novembre. Une période de consultation avec les parties concernées (Conseils communaux, écoles, enseignants...) est prévue jusqu’en février 2014. Si le Grand Conseil confirme ensuite son vote, la réforme pourrait donc entrer en vigueur à la rentrée d’août 2015, explique l’actuel chef du Département de l’éducation.
Sentiment mitigé face à ce report
Ce report de l’entrée en vigueur de la réforme des filières de l’école secondaire provoque des sentiments mitigés chez les membres du SAEN. D’un côté, leur président estime que le délai supplémentaire d’une année est salutaire, car il va permettre d’affiner encore le projet. Le délai va aussi permettre d’assurer le financement de l’introduction de la rénovation dont la mise en œuvre ne se fera pas avec la neutralité des coûts comme l’avait annoncé Philippe Gnaegi, indique John Vuillaume.
D’un autre côté, le président du SAEN avoue qu’il préférerait que les filières disparaissent avant ce délai, afin de ne pas laisser encore une volée d’élèves subir l’année d’orientation dans sa forme actuelle. Théoriquement, la 8e Harmos devrait ressembler à celle en vigueur actuellement, si ce n’est que les résultats des épreuves d’orientation ne seront plus qu'indicatifs, selon Philippe Gnaegi. /aes