Un homme prévenu d’infraction grave à la Loi fédérale sur les stupéfiants a comparu mardi matin devant le Tribunal criminel de Boudry.
Agé actuellement de 28 ans, il aurait acheté près d’un kilo de cocaïne et revendu 845 grammes en 2011 et 2012, à Neuchâtel et Bienne notamment. Le prévenu aurait aussi trafiqué de la drogue en 2010 du côté de Couvet et Neuchâtel, mais les quantités ne sont pas connues.
Impassible sur sa chaise, posant parfois des questions alors que ce n'est pas à vous de le faire, comme l'a rappelé la Cour, l’homme nie une partie des faits.
Le prévenu dément par exemple avoir trafiqué quoi que ce soit en 2010. Titulaire d’un permis de séjour espagnol, le prévenu est retourné en 2010 dans son pays d’origine, en Afrique de l’ouest, grâce à une aide au retour de la Confédération. Il est ensuite revenu se faire soigner en Europe car les soins médicaux y sont meilleurs.
Quant au trafic de cocaïne portant sur une partie de 2011 et 2012, là aussi les versions divergent. L’homme dit que les dates où il est mis en cause ne correspondent pas à la réalité car il n’était pas en Suisse à ce moment-là. Il ajoute que les quantités de cocaïne reprochées sont trop élevées et qu’il n’avait pas une clientèle aussi fournie que les chiffres avancés.
Alors pourquoi tous ces témoins vous ont-ils reconnu sur des photos, demande le juge? On veut me faire tomber! répondra le jeune homme.
Pour l’avocat de la défense, son client n’a pas bénéficié d’un droit de défense adéquat. Il n’a pas pu contester certains faits publiquement, il n’a pas eu droit à certaines confrontations. Le dossier est donc inégalitaire. Le mandataire plaide pour une peine compatible avec le sursis : il demande 36 mois maximum, dont 18 ferme.
Proposer de la coke à des non-initiés
Tout autre son de cloche du côté du Ministère public : on a ici affaire à un gros poisson. Sa clientèle est très vaste, son démarchage est agressif et même offensif, en pleine rue, parfois à des novices. Le procureur étaye son réquisitoire: Les consommateurs qui ont témoigné sont des gens actifs, banquiers ou autres assureurs, ce ne sont pas des toxicomanes aux propos confus.
Le Ministère public demande 5 ans et demi de prison sans sursis, desquels il faut déduire environ 9 mois de détention avant jugement. Verdict mercredi après-midi. /abo