Les contrats de prestations de la police de proximité montrent leurs limites dans le canton de Neuchâtel.
L’Etat relève que si la plupart des objectifs de la Loi sur la police ont été atteints depuis l'introduction du texte, il y a plus de cinq ans, certains aspects de la réforme ne donnent pas entière satisfaction. Le gouvernement estime que la reconduction de ces contrats a amené bon nombre de communes à définir les prestations en fonction d'objectifs financiers plutôt que sécuritaires. Il faut dire que l’Etat a revu le mode de financement de ses prestations à la hausse. La raison est simple selon le Canton : la définition des tâches fixées dans les contrats de prestations ne tenait pas compte des ressources réellement mobilisées et les montants facturés par l’Etat ne couvraient pas les coûts réels.
Cette augmentation a poussé quelques communes à demander moins de prestations, voire pour certaines, à ne pas renouveler la collaboration. C’est le cas de La Chaux-de-Fonds, de Val-de-Travers et du Locle, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a plus de policiers dans ces régions. Etant donné que la sécurité doit être assurée, la police est légalement obligée d’intervenir, même sans contrat de prestations, ce qui pose un réel souci financier au Canton.
La répartition des recettes des amendes doit aussi être revue, selon le Conseil d’Etat. Actuellement, le montant est partagé à parts égales entre communes et Canton. Certaines communes perçoivent même plus que ce qu’elles déboursent pour le contrat de prestations.
Le Conseil d’Etat tire un bilan positif de la police unique mais il souhaite revoir le modèle de gouvernance et de financement de la sécurité de proximité. Le Canton entend mener cette réflexion avec les communes d'ici 2015. A noter encore que l'année prochaine, la police de la ville de Neuchâtel va intégrer la police unique. Le Canton disposera alors d'une seule et même force sur l'ensemble du territoire. /sma