Les médecins soutiennent l'externalisation du 144

L’Association neuchâteloise des médecins de famille, la Société neuchâteloise de médecine et ...
Les médecins soutiennent l'externalisation du 144

Pour une fois que les médecins réussissent à s'entendre, ça mérite d'être souligné! Walter Gusmini, le vice-président de la Société neuchâteloise de médecine, a choisi l'humour pour entamer un sujet pourtant sensible: la décentralisation du 144 dans le canton de Vaud. Car c'est d'une seule voix, avec l'Association neuchâteloise des médecins de famille et l’Hôpital neuchâtelois, que les médecins parlent: ils soutiennent l'externalisation du 144.

Le Conseil d’Etat prévoit de déléguer la réception des appels d’urgence sanitaire à la Fondation urgence santé Vaud basée à Lausanne. Une nécessité absolue, à en croire les médecins présents à la conférence de presse jeudi matin: il en va de la vie des gens. Avec le système actuel, on n'est pas à l'abri d'une catastrophe, rappelle Walter Gusmini.

Et pour cause: les appels du 144 sont actuellement gérés par la Police cantonale. Les personnes qui prennent les téléphones ne sont pas formées aux situations d'urgence. Une erreur d'appréciation, un mauvais conseil, un mauvais tri et c'est une vie qui peut s'en aller.

 

Une véritable formation

Par peur de sous-estimer la situation, on a tendance à envoyer systématiquement la grosse artillerie. Dans les cas d'urgences, majeures, 17% des ambulances ne sont pas nécessaires, déplore Claude-François Robert, le médecin cantonal.

 

Dans le canton de Vaud, les appels sont traités par des professionnels. On parle d'une formation dispensée sur quatre ans minimum, avec plus de 5'000 heures de cours. Les personnes qui reçoivent les téléphones sont aussi supervisées. Leur savoir-faire est établi, nous dit-on. 


Cercles de garde réorganisés

Une décentralisation du 144 à Lausanne permettrait aussi de soulager les médecins généralistes. En pleine pénurie, ces derniers ont fort à faire. Ils sont d'ailleurs en train de repenser leur système de garde: les zones de piquet seront réparties en trois districts (Le Locle  - La Chaux-de-Fonds, Boudry - Val-de-Travers et Neuchâtel - Val-de-Ruz).

Devant intervenir sur une plus grande étendue, les médecins doivent pouvoir compter sur un tri rigoureux de la part des urgences. Si les appels sont mal gérés, il leur sera difficile de travailler correctement et de répondre à toutes les demandes. Raison pour laquelle ils soutiennent pleinement la décentralisation du 144. Selon eux, seule cette solution, assurée par des professionnels, permet de mieux gérer les tours de garde.


La pédiatrie n'en peut plus

La pédiatrie est aussi concernée par ce changement de centrale. Actuellement, ce sont les infirmières de l'HNe qui prennent les appels, tout en donnant les soins et en assurant le côté administratif. Multitâches, ces infirmières n'arrivent plus à gérer les 25'000 appels qu'elles reçoivent chaque année. Pour le bien de leurs petits patients, elles demandent à être déchargées de ce fardeau.

Le Grand Conseil doit encore se prononcer sur ce dossier qui ne fait pas l’unanimité, notamment du côté des Villes de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds.

Notons que la Police cantonale soutient  cette décentralisation.  Comme l'explique le porte-parole Pierre-Louis Rochaix, nos hommes ne sont pas formés sanitaire. Il est difficile pour eux d'apprécier correctement une situation. Nous demandons cette centrale unique dans le canton de Vaud depuis longtemps. /abo


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