Entrer dans l’atelier de François Junod, à Sainte-Croix, c’est comme pénétrer dans un bric-à-brac magique. Les étagères sont chargées de toute sorte de pièces, les établis remplis de matériel, il y a des dessins affichés un peu partout, des têtes, des bras et des jambes de différentes tailles trônent ça et là…
François Junod, qui a aujourd’hui la cinquantaine, a fait des études de micro-mécanique, puis les beaux-arts. Il a commencé seul son activité quand il avait 24 ans. Après sept années de galère, il a décroché ses premières commandes intéressantes. Désormais entouré de six collaborateurs, il crée des mécanismes pour des montres et pour des automates. Ses clients se situent dans le monde entier.
Pouchkine, un chef d’œuvre
Certains de ses automates sont petits, d’autres sont grandeur nature et certains atteignent les six mètres. Le plus célèbre d’entre eux, en tout cas le plus compliqué à réaliser, c’est Alexandre Pouchkine. François Junod a mis plusieurs années à mettre au point cet androïde qui rend hommage à l’écrivain russe. L’automate est capable d’écrire 1’458 petits poèmes de façon aléatoire. Il illustre chacun de ses textes avec un des six dessins qu’il sait faire et appose une de ses deux signatures. Ce chef d’œuvre se trouve chez son propriétaire à San Francisco aux Etats-Unis.
Léonard de Vinci
En ce moment, François Junod s’efforce d’honorer plusieurs commandes. Pour son propre plaisir, il travaille en parallèle sur un automate qui représente Léonard de Vinci. Parmi ses réalisations, on peut citer l’ange du CIMA (Centre international de la mécanique d’art) à Sainte-Croix, ou le monumental homme-marcheur qui se trouve sur la façade de ce même musée. François Junod est aussi le père du tapis-volant créé pour les cafés La Semeuse. /msa