Votre animal de compagnie qui finit en combustible pour fabriquer du ciment ! L’idée peut faire frémir, mais c’est bien dans les fours des cimenteries que les cadavres d’animaux terminent leur course.
Après un séjour dans le congélateur des vétérinaires, les corps sont stockés au centre cantonal neuchâtelois de collecte de sous-produits animaux à Montmollin. Ils y côtoient les carcasses des animaux qui proviennent de l'élevage agricole, ainsi que le gibier en provenance de toute la région.
Du carburant pour fabriquer le ciment
Les cadavres font ensuite un détour par Lyss, dans le canton de Berne, où ils subissent toute une série de traitements dans une des deux entreprises suisses chargées de l'élimination des cadavres d'animaux. On leur retire l'eau, la graisse et les protéines. Au final, il reste une poudre brûnatre, légèrement graisseuse, précise le vétérinaire cantonal neuchâtelois, Pierre-François Gobat.
Cette poudre est acheminée par camion-citerne dans les cimenteries de la région, notamment chez Juracime à Cornaux, où elle va servir de combustible alternatif à la fabrication du ciment. L'incinération se passe dans des fours à 2'000 degrés. Plus chaud que la lave d'un volcan, selon Claude Pilloud, responsable de secteur chez Juracime.
Eliminer les risques de transmission de maladies
Après le scandale de la vache folle dans les années 90, il a fallu trouver une manière radicale d’éliminer les cadavres d'animaux. Les fours des cimenteries sont alors devenus des crématoires idéaux. Pour Claude Pilloud, leur très haute température détruit toute matière organique, empêchant ainsi la propagation de maladies. /sco