Il faudrait huit nouveaux médecins de famille chaque année dans le canton de Neuchâtel pour éviter la pénurie ! Pour y parvenir, un nouveau cursus voit le jour dans le canton. Cette formation destinée aux médecins de premier secours est organisée par l'Association neuchâteloise des médecins omnipraticiens, l'Hôpital neuchâtelois et l’Etat, via un financement de 300'000 francs par année. Une convention entre les trois partenaires a été signée à la fin du mois de février.
L’objectif de cette formation complète de médecins généralistes est d’inciter les futurs praticiens à faire leur assistanat dans le canton de Neuchâtel après leur cursus universitaire, aussi bien au sein de l’Hôpital neuchâtelois que dans les cabinets de la place.
Engagement d’un médecin coordinateur
Pour ce faire, un médecin coordinateur va prochainement être engagé à l’HNe. Il va encadrer les médecins-assistants et les aiguiller pour qu’ils puissent réaliser la majeure partie de leur formation dans le canton. Ces jeunes vont ensuite être plus enclins à rester sur le territoire cantonal.
Le reste des 300'000 francs inscrits au budget 2012 finance à 80% le salaire de quatre à cinq assistants qui réalisent une formation au cabinet d’un médecin généraliste. Le 20% restant est assuré par le médecin-formateur. Un projet-pilote est en cours sur le site de Couvet de l'HNe. Il a permis de former deux nouveaux médecins généralistes qui sont restés dans le canton de Neuchâtel au terme de leur cursus.
Conséquence sur les primes
Actuellement, de nombreux patients se retrouvent sans médecin de famille après le passage à la retraite de leur praticien. Du coup, ils se dirigent vers les urgences, même si leur état de santé ne le nécessite pas. L’augmentation du nombre de médecins généralistes ne devrait donc pas avoir d’incidence sur les primes maladie. Elle va permettre de désengorger les urgences de l’HNe. Les frais de la santé risquent plutôt de baisser.
Lutter au niveau fédéral
La pénurie de médecins ne touche pas seulement le canton de Neuchâtel et pas uniquement les médecins généralistes. Les universités suisses forment chaque année 700 médecins alors qu’il en faut 1'200. Mais la formation coûte très cher, d’où le numerus clausus dans certaines universités. De plus, les médecins généralistes sont moins bien rémunérés que les spécialistes. Une différence de salaire qui n’incite pas les futurs praticiens à se lancer dans ce domaine. /sma