Au lendemain du vote de confiance au parlement, le gouvernement du premier ministre Manuel Valls s'est montré offensif mercredi et bien décidé à poursuivre sur la voie des réformes. Plus impopulaire que jamais, le président François Hollande tiendra jeudi sa conférence de presse semestrielle.
La France est "malade", comme en témoigne le chômage de masse dont elle souffre depuis des années, a estimé Emmanuel Macron sur Europe 1. Le ministre de l'Economie a expliqué l'impopularité du gouvernement par "le manque de résultats". "On paye cash, si je puis dire, une décennie perdue".
"Il y a une fièvre depuis plusieurs années dans ce pays qui s'appelle le chômage de masse (...) il n'y a pas d'autre choix qu'avancer, agir pour réformer l'économie", a ajouté M. Macron.
Lors d'un vote de confiance mardi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre n'a recueilli qu'une majorité relative de 269 voix contre 244. Trente-deux députés socialistes se sont abstenus, augurant d'âpres débats sur des textes importants comme le budget 2015. Dès le lendemain, le premier ministre annonçait que "la première tranche de l'impôt sur le revenu, celle à 5,5%, pourrait être supprimée par la prochaine loi de finances pour 2015".
Alors que des débats agitent en permanence la majorité, l'ancienne première secrétaire du PS (et maire de Lille) Martine Aubry a annoncé qu'elle allait faire des propositions pour infléchir la politique du gouvernement.
"Moi je ne prépare pas le prochain congrès du Parti socialiste, je prépare l'avenir du pays", a réagi Manuel Valls sur France Inter. Le chef du gouvernement refuse de débattre avec les socialistes, dont une partie désapprouve sa politique.
"Je n'ai pas envie de débattre avec le PS, je n'ai pas envie de polémiques parce que ça nous affaiblit", a-t-il expliqué, invitant les socialistes à "regarder les avancées" et à "sortir de leurs propres débats".
Jeudi, le président français tiendra dos au mur sa quatrième conférence de presse semestrielle: impopularité record, vie privée déballée, majorité en peau de chagrin, chômage astronomique et économie dans le rouge l'ont mis dans une position très inconfortable.
L'hypothèse d'une nouvelle candidature de François Hollande à la présidentielle de 2017 est massivement rejetée par les Français: elle recueille seulement 13% d'opinions favorables, selon un sondage Ifop-Fiducial pour "Paris Match" et "Sud Radio" publié mercredi.
L'actuel chef de l'État arrive en dernière position d'un classement dominé par Alain Juppé, dont la candidature est souhaitée par 44% des personnes interrogées. Marine Le Pen arrive deuxième (38%), Nicolas Sarkozy quatrième à 36%.