Une explosion a fait au moins 68 morts et 187 blessés samedi matin dans l'est de la Chine, selon un bilan des médias d'Etat. La déflagration s'est produite dans une usine de métaux travaillant notamment pour des constructeurs automobiles américains.
Le drame eu lieu à Kunshan, ville de la province orientale du Jiangsu, à 75 kilomètres de Shanghai. L'usine appartient au groupe taïwanais Zhongrong et emploie 450 personnes travaillant pour des constructeurs automobiles américains, dont le géant General Motors, selon les médias d'Etat.
Sur place, un journaliste de l'AFP a vu un corps grièvement brûlé emporté sur un brancard par du personnel d'un hôpital de la ville où ont été emmenées les victimes. Des photos prises peu après l'explosion montrent des victimes, dont les vêtements ont été entièrement brûlés, allongées sur le sol devant l'usine d'où s'échappait une épaisse fumée noire.
Un ouvrier d'une usine japonaise voisine a raconté avoir vu de nombreux morts et blessés couverts d'une poussière marron. Selon lui, l'explosion s'est produite au moment du changement d'équipe, touchant donc un nombre particulièrement important de personnes.
En début d'après-midi, les autorités avaient dégagé l'extérieur du site et interdit son accès. Un système de don du sang d'urgence avait été mis en place pour venir en aide aux blessés, dont certains doivent être transportés dans la journée à Shanghai ou dans des hôpitaux environnants pour y être soignés, selon CCTV.
Et le "Quotidien du Peuple" annonçait sur son site que des spécialistes du traitement des brûlés ont été envoyés de Shanghai à l'hôpital local. Une importante présence policière, y compris d'hommes avec des boucliers anti-émeutes, ont été mobilisés et placés devant l'établissement.
C'est le maire de la ville, Lu Jun, qui a annoncé le nombre de morts lors d'une conférence de presse, où lui et plusieurs autres responsables municipaux se sont inclinés en signe de deuil.
Deux responsables de Zhongrong étaient entendus par les autorités, selon Chine nouvelle qui cite une source gouvernementale anonyme. Un conseiller d'Etat chinois, Wang Yong, doit se rendre sur place à la demande du président Xi Jinping et du Premier ministre Li Keqiang, a annoncé Pékin sur son site Internet.
Selon les premières données de l'enquête, l'explosion est survenue dans un atelier de polissage d'enjoliveurs. Elle aurait été provoquée par la combinaison de la poussière produite par le polissage et des très hautes températures, voire des flammes utilisées pour l'opération, a expliqué le ministère de la Sécurité publique sur son compte de microblog.
Au moment de l'explosion, plus de 200 ouvriers étaient dans l'usine, et 40 sont morts sur le coup, a déclaré CCTV. "Le site est sens dessus dessous, méconnaissable", a écrit un témoin de la scène sur Sina Weibo, un équivalent chinois de Twitter.
Les accidents industriels arrivent régulièrement en Chine, où les standards de sécurité sont relativement bas. La province du Jiansu, proche du principal port de Chine, compte de nombreuses usines travaillant pour des sociétés chinoises et étrangères et fabriquant des produits destinés à l'exportation.