Le réveillon de Noël à Hong Kong a été émaillé d'échauffourées entre des centaines de manifestants pro-démocratie et la police. Celle-ci a annoncé avoir procédé à une dizaine d'arrestations.
Les policiers ont fait usage de sprays au poivre et de bâtons pour disperser les manifestants. Il s'agit des premiers incidents depuis l'évacuation des barricades et des villages de tentes érigés par le mouvement Occupy Central et les fédérations d'étudiants en plusieurs endroits de l'ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997.
Dans un communiqué, la police a accusé les manifestants d'avoir "provoqué le chaos et bloqué des routes" dans le quartier commerçant de Mongkok. Dix hommes et deux femmes âgés de 13 à 43 ans ont été arrêtés pour violences sur représentant de l'ordre, résistance à un représentant de l'ordre et troubles à l'ordre public notamment.
Les chaînes de télévision ont diffusé des images de ces heurts où l'on voit des manifestants, dont l'un saigne de la tête, plaqués au sol. Deux policiers ont été blessés, selon la police. La confrontation a duré jusqu'aux petites heures de jeudi.
Des heurts particulièrement violents avaient mis aux prises à Mongkok manifestants pro-démocratie et policiers entre la fin septembre et la fin novembre.
D'autres protestataires s'étaient réunis dans le quartier de Causeway Bay, autre gros point de blocage évacué la semaine dernière, en brandissant des parapluies jaunes, accessoire utilisé pour se protéger des projections de gaz au poivre devenu l'emblème de leur mouvement. "Notre voeu de Noël est le suffrage universel", ont-ils scandé.
Une centaine de personnes ont également défilé dans le quartier du gouvernement aux cris de "Le peuple représente l'espoir" et "Le Parti communiste chinois (PCC) ne nous représente pas".
A partir du 28 septembre, les manifestants ont occupé plusieurs sites de la ville dont le quartier du gouvernement pour demander des élections libres en 2017.
La Chine a accepté le principe du suffrage universel pour l'élection du prochain chef de l'exécutif en 2017, mais exige que les candidats reçoivent l'aval d'un comité loyaliste ce qui garantit, aux yeux des manifestants, l'élection d'un vassal de Pékin.