Vingt et une personnes ont été tuées dans l'attaque d'un restaurant prisé par les expatriés à Kaboul, selon le dernier bilan de la police afghane. Parmi les victimes figurent huit Afghans et 13 ressortissants étrangers, dont le représentant du FMI et quatre employés de l'Onu.
L'attaque visait "La Taverne du Liban", un restaurant du centre de Kaboul prisé par les diplomates, consultants, travailleurs humanitaires et autres représentants de la communauté expatriée qui vit dans la capitale afghane. Vendredi soir, peu après 19h00 (15h30 en Suisse), un kamikaze s'est fait exploser devant les portes blindées de l'établissement.
Profitant de la confusion provoquée par la puissante détonation, qui a résonné dans tout le centre-ville de Kaboul, deux autres assaillants armés ont réussi à s'introduire dans le restaurant. Ils ont ouvert le feu sur les clients, avant d'être eux-mêmes abattus par les forces spéciales afghanes.
La fusillade a duré une vingtaine de minutes et le principal axe routier menant au secteur a été bouclé. Les forces de sécurité ont passé plusieurs heures à sécuriser les lieux pour s'assurer qu'aucun kamikaze ne se cachait parmi les convives.
"Le dernier bilan indique que 21 personnes ont été tuées, 13 étrangers et huit Afghans", a déclaré le chef de la police de Kaboul, Mohammad Zahir.
Parmi les victimes étrangères figurent deux Américains, deux Britanniques, deux Canadiens et deux Libanais: un représentant du Fonds monétaire et international (FMI) et le patron du restaurant, abattu par les assaillants alors qu'il tentait de se défendre.
Un membre danois de la force de police de l'UE (EUPOL) et un responsable russe de l'ONU ont également été tués. Au total, la mission des Nations unies en Afghanistan (Unama) a perdu quatre employés.
Commis dans le quartier de Wazir Akbar Khan, l'attentat a été revendiqué par les talibans en représailles d'un raid aérien qui a coûté la vie à huit civils cette semaine, dans la province de Parwan.
Le porte-parole des talibans a dit qu'un certain nombre de responsables allemands de haut rang avaient été tués, information que Berlin s'est dit dans l'incapacité de vérifier dans l'immédiat. A Berne, le Département fédéral des affaires étrangères n'a "pas d'informations à l'heure actuelle faisant état de Suisses parmi les victimes".