L'opposition syrienne a accusé le régime du président Bachar al-Assad d'avoir lancé mercredi près de Damas une attaque au gaz neurotoxique accompagnée de bombardements. L'attaque aurait fait des centaines de morts. Les autorités syriennes ont rejeté ces accusations, qualifiées d'"infondées".
Selon des militants de l'opposition, des roquettes contenant des agents chimiques se sont abattues sur les banlieues damascènes d'Aïn Tarma, de Zamalka et de Djobar mercredi avant l'aube.
Une organisation d'opposition, le Bureau des médias de Damas, a fait état de centaines de corps sans vie dénombrés à Hammouriya, Kfar Batna, Sakba, Douma, Mouadamiya et Irbib, toutes ces villes étant des faubourgs de la capitale. Ces informations ne peuvent pas être vérifiées de sources indépendantes.
"De la mousse dans la bouche"
"De nombreuses victimes sont des femmes et des enfants", a déclaré Bayan Baker, une infirmière d'un centre médical de Douma. "Ils sont arrivés avec les pupilles dilatées, des membres glacés et de la mousse dans leur bouche", a-t-elle ajouté. Selon les médecins, ces symptômes sont typiques de l'utilisation de gaz neurotoxique.
Les autorités syriennes ont cependant catégoriquement démenti avoir eu recours à des armes non conventionnelles: ces accusations "sont nulles et non avenues et totalement infondées", a affirmé un communiqué de l'armée.
"Il s'agit d'une tentative désespérée des groupes terroristes de cacher leurs échecs sur le terrain", a ajouté le communiqué. Le ministère des Affaires étrangères a estimé que "ces mensonges (...) visaient à faire dévier la commission d'enquête" de l'ONU "de sa mission".
Inspecteurs de l'ONU sur place
Une vingtaine d'inspecteurs des Nations unies se trouvent à Damas depuis dimanche pour enquêter sur les accusations d'utilisation d'armes chimiques ces derniers mois.
Après l'attaque près de Damas, plusieurs pays, dont la France et la Grande-Bretagne, ont immédiatement réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU et demandé aux experts de se rendre immédiatement sur les lieux. L'accord entre Damas et l'ONU limite la mission des inspecteurs à Khan al-Assal (près d'Alep), Ataybé, près de Damas, et à Homs, dans le centre de la Syrie.