Après les Etats-Unis la veille, l'Union européenne a étendu mardi à son tour les sanctions envers des personnes jugées responsables de la crise ukrainienne. Moscou a dénoncé un retour de la politique du "Rideau de fer". Sur le terrain, l'Est du pays demeurait sous haute tension.
Le Journal officiel de l'Union européenne a dévoilé la liste des 15 personnes considérées comme étant "responsables d'actions qui compromettent ou menacent l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine", dans laquelle figurent les chefs de groupes séparatistes dans l'est de l'Ukraine.
Contrairement aux Etats-Unis, l'UE n'a pas ajouté d'entreprises à sa liste. Le Japon a pour sa part décidé mardi d'interdire de visas 23 Russes, sans toutefois dévoiler leurs noms.
Les Américains avaient déjà annoncé lundi des sanctions touchant sept responsables russes et 17 sociétés, jugés proches du président russe Vladimir Poutine. Washington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements de haute technologie, susceptibles d'avoir un usage militaire.
La Russie a vigoureusement dénoncé ces mesures. "Cela frappe nos entreprises et nos secteurs de hautes technologies", s'est indigné le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. "C'est le retour du système créé en 1949, quand les pays occidentaux avaient abaissé le Rideau de fer sur les livraisons de hautes technologies à l'URSS et à d'autres pays", a-t-il déclaré.
Les Occidentaux estiment que Moscou jette de l'huile sur le feu en Ukraine et mène des mouvements de troupes suspects à sa frontière occidentale.
Dans l'est de l'Ukraine, la situation restait tendue après les violences et les incidents de la veille. Le sort des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), détenus depuis vendredi par des pro-russes, n'est toujours pas réglé.
A Lougansk, ville de 465'000 habitants dans l'est du pays, une foule d'environ 3000 personnes a pris d'assaut un bâtiment de l'administration régionale.
Des policiers ukrainiens assiégés dans cette ville ont eux évacué les lieux sans armes. Ils étaient retenus s dans l'hôtel de police par des manifestants pro-russes depuis la fin de l'après-midi.