L'homme d'affaires Mamnoon Hussain, un proche du Premier ministre Nawaz Sharif, a été élu mardi par les parlementaires au poste largement honorifique de chef d'Etat. Le scrutin a eu lieu quelques heures après une attaque spectaculaire des talibans contre une prison du nord du pays.
Mamnoon Hussain, âgé de 73 ans, prêtera serment le 9 septembre au palais présidentiel et remplacera Asif Ali Zardari. Le candidat de la Ligue musulmane (PML-N) a devancé sans difficulté son seul rival pendant cette élection sans surprise.
Le nouveau président a été élu par un collège électoral constitué de représentants des deux chambres du Parlement et des assemblées des quatre provinces du Pakistan. Chaque province dispose du même nombre de voix, une mesure destinée à préserver un minimum d'équilibre dans ce pays où plus de la moitié de la population vit au Pendjab.
Le scrutin, prévu initialement pour le 6 août, avait été avancé à mardi par la Cour Suprême. Une décision décriée par le Parti du peuple pakistanais (PPP) du président Zardari. Sa formation est passée dans l'opposition après sa déconfiture aux législatives de mai remportées par La Ligue musulmane.
Le PPP a par conséquent boycotté ce scrutin qu'il n'avait mathématiquement aucune chance de remporter. Au final, il ne restait plus que deux aspirants en lice pour le titre de président.
Musharraf accusé du meurtre de Bhutto
Mamnoon Hussain est un ténor de la PML-N qui a fait fortune dans le textile. Agé de 73 ans, il est né en Inde comme plusieurs autres dirigeants pakistanais de sa génération, avant la partition des Indes britanniques en août 1947.
Maintenant qu'il n'est plus à la tête de l'Etat, Asif Ali Zardari pourrait quitter le Pakistan pour éviter d'être assassiné comme son ex-épouse Benazir Bhutto, en décembre 2007. Jusqu'à présent, personne n'a encore été condamné pour son meurtre.
L'ex-président pakistanais Pervez Musharraf devait être formellement inculpé ce mardi. M. Musharraf, rentré au Pakistan fin mars après quatre ans d'exil, a été rapidement rattrapé par plusieurs affaires, dont celle de complot dans l'attaque contre Mme Bhutto.