Syrie: une élection présidentielle envers et contre tout

La présidentielle en Syrie, qui devrait conduire à la réélection de Bachar al-Assad, aura lieu le 3 juin malgré la guerre sanglante qui ravage le pays. Le week-end de Pâques a été marqué par la libération de quatre journalistes français, l'une des rares sorties du président et un appel du pape François

"Je fixe au mardi 3 juin la date de l'élection d'un président (...) pour les citoyens résidant en Syrie (...) et au 28 mai 2014 (...) pour les Syriens vivant à l'étranger", a dit le président du Parlement Mohammad al-Laham lors d'une séance solennelle du Parlement.

Avant la séance, deux personnes ont été tuées par trois tirs au mortier près du Parlement, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche des rebelles. Trente-six personnes ont par ailleurs été blessées, selon l'agence officielle SANA.

"Celui qui mérite de diriger la Syrie"

"Il s'agit de la première élection pluraliste et nous sommes confiants que vous (le peuple syrien) allez choisir celui qui mérite de diriger la Syrie, de la défendre, de garantir un avenir où tous les Syriens jouiront de leurs droits sans discrimination", a affirmé M. Laham.

Ce discours survient alors que les Etats-Unis ont annoncé lundi disposer d'éléments donnant à penser qu'une substance chimique toxique a été utilisée en avril en Syrie. Ils examinent les éléments pointant vers une responsabilité du régime de Bachar al-Assad.

Dimanche, lors de son traditionnel message avant la bénédiction "urbi et orbi"", le pape François avait évoqué ce pays, exhortant notamment les belligérants à cesser d'"utiliser la force pour semer la mort, surtout contre la population sans défense" et à permettre l'accès des populations "aux aides humanitaires nécessaires".

Visite d'un monastère

Dimanche matin, Bachar al-Assad s'était rendu à Maaloula pour visiter un antique monastère endommagé. Majoritairement chrétien, Maaloula a été repris aux rebelles par l'armée en début de semaine.

Durant ce week-end également, quatre journalistes français ont été libérés après dix mois de captivité en Syrie aux mains d'un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda. Sur le terrain, 52 civils ont été tués dimanche par des raids aériens dans la province d'Alep, selon l'OSDH.

Selon un activiste, certaines victimes ont été brûlées vives parce qu'un baril d'explosif est tombé sur un dépôt de carburant.

/ATS


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