Le conflit en Ukraine a fait depuis la mi-avril au moins 4700 morts et 10'300 blessés, a affirmé l'ONU lundi à Genève. Depuis le début du cessez-le-feu le 6 septembre, 1357 victimes ont été recensées.
"Le conflit est entré dans son neuvième mois et la situation devient de plus en plus difficile pour la population vivant dans l'est du pays", a dénoncé le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein. Plus d'un million de personnes ont quitté les zones affectées par le conflit et un demi-million d'entre elles sont déplacées dans le pays.
Cinq millions de personnes encore sur place sont confrontées à des difficultés croissantes et certaines luttent pour leur existence, avertit le rapport de la mission des observateurs de l'ONU.
Le document décrit les dommages aux infrastructures, l'effondrement économique, les conséquences de l'interruption des services sociaux et médicaux, touchant les plus vulnérables. Les conditions de vie risquent encore de se détériorer avec l'arrivée de l'hiver.
L'ONU déplore la décision prise par les autorités de Kiev, dans le sillage des élections organisées par les séparatistes le 2 novembre, d'interrompre leur soutien à tous les services étatiques dans les zones sous contrôle rebelle.
Cette décision va très certainement exacerber les difficultés dans l'est de l'Ukraine, affirme l'ONU. Le vide institutionnel a le potentiel de créer de graves problèmes de protection, alors que l'Etat de droit, l'aide sociale, les soins de santé, l'éducation et d'autres services essentiels ont disparu.
Les résidents de Donetsk et Lougansk doivent s'enregistrer d'ici le 31 décembre dans les zones sous contrôle gouvernemental pour continuer à recevoir l'aide gouvernementale. Mais l'ONU note que les centres d'enregistrement des déplacés sont déjà bondés et n'ont pas la capacité de traiter le nombre croissant de déplacés affluant depuis l'adoption de cette politique par Kiev.
"La situation de beaucoup de gens, y compris ceux retenus contre leur volonté, dans les zones sous contrôle des groupes armés, risque bien de mettre en péril leur existence même", a déclaré le Haut Commissaire Zeid. Il demande aux autorités de Kiev de prendre en compte l'impact de leur décision sur les droits fondamentaux.