Les forces anti-émeute ukrainiennes ont dû quitter mercredi les alentours de la mairie de Kiev sous la pression des manifestants, qui occupent aussi le bâtiment. Les policiers avaient tenté de prendre d'assaut le siège de l'administration municipale.
Les cars des forces anti-émeute ont quitté les alentours de la mairie entourés d'une foule de manifestants, a rapporté un journaliste de l'AFP sur place.
Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur Vitali Zakharchenko a assuré que la police ukrainienne ne mènerait pas d'assaut général contre les manifestants antigouvernementaux rassemblés sur la place de l'Indépendance à Kiev.
"Je veux que tout le monde se calme", a dit le ministre. "Personne ne violera votre droit à manifester pacifiquement, mais prenez en compte les droits (...) des autres citoyens.
Les forces anti-émeute de la police ukrainienne ont pourtant pénétré dans la nuit de mardi à mercredi sur la place, où des heurts les ont opposées aux adversaires du président Viktor Ianoukovitch qui y campent depuis dix jours. Plusieurs personnes auraient été blessées, dont un député d'opposition.
La police a confirmé avoir interpellé plusieurs manifestants qui lui opposaient résistance, et indiqué que dix de ses représentants avaient été blessés.
L'un des meneurs de l'opposition, Arseni Iatseniouk, a lancé peu après: "Nous ne pardonnerons pas. Demain, il y aura ici des millions de personnes et le régime coulera", a-t-il lancé.
Les Etats-Unis ont exprimé leur "dégoût" après cette intervention de la police sur la place de l'Indépendance, a indiqué le secrétaire d'Etat John Kerry. "Cette réponse n'est ni acceptable ni bonne pour la démocratie", a-t-il ajouté.
La composante pro-occidentale de l'opposition reproche au chef de l'Etat d'avoir renoncé le 21 novembre à un accord d'association avec l'Union européenne et opté pour un rapprochement avec Moscou.