Les représentants de la contestation en Turquie ont réclamé mercredi au gouvernement le renvoi des chefs de la police de plusieurs villes du pays, dont Istanbul et Ankara. Ils leur reprochent d'avoir fait un usage excessif de la force contre les manifestants.
"Les responsables de la police qui ont donné l'ordre de ces violences (...) doivent être renvoyés", a indiqué à la presse un de leurs porte-parole, Eyüp Mumcu, au terme d'une rencontre à Ankara avec le vice-Premier ministre Bülent Arinç.
Ces représentants, tous issus de la société civile, ont remis au numéro 2 du gouvernement islamo-conservateur une liste de revendications, a précisé M. Mumcu, de la chambre des architectes d'Istanbul.
Parmi elles figurent la "remise en liberté de tout les manifestants interpellés depuis le début du mouvement" et "l'abandon" du projet de réaménagement urbain controversé de la place de Taksim d'Istanbul, qui a allumé le feu de la contestation.
Les protestataires demandent aussi que la police n'utilise plus de gaz lacrymogènes, ainsi qu'un meilleur respect de la liberté d'expression en Turquie.
M. Mumcu a souligné que la réponse du gouvernement à ces demandes déciderait de la suite du mouvement de protestation.
Mardi, M. Arinç avait présenté des excuses pour les manifestants blessés et tenté de désamorcer les critiques en assurant que le pouvoir avait compris les "leçons" des événements. Ceux-ci ont fait deux morts et au moins 2000 blessés dans tout le pays.