Les efforts pour résoudre le conflit syrien ont connu un nouveau revers mardi. Aucune date n'a pu être fixée pour la conférence de paix "Genève II", a indiqué à l'issue d'une journée de discussions à Genève le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi.
"Nous espérions pouvoir vous annoncer la date de la conférence. Malheureusement nous n'avons pas pu encore fixer de date. Nous continuons de faire des efforts pour réunir la conférence avant la fin de l'année", a affirmé le représentant spécial de l'ONU et de la Ligue arabe.
Une nouvelle rencontre préparatoire tripartite entre M. Brahimi, les Etats-Unis et la Russie aura lieu à Genève le 25 novembre, a précisé le représentant spécial.
Il a clairement indiqué que la désunion de l'opposition est le principal obstacle sur la voie de la convocation de la conférence de paix. "Nous lui demandons de venir avec une délégation crédible. Les différentes parties de l'opposition sont en contact, elles doivent décider", a dit M. Brahimi.
"La conférence doit avoir lieu sans condition préalable", a ajouté encore M. Brahimi.
Le principal point de blocage reste le sort du président syrien Bachar al-Assad pendant la période de transition.
La question de la participation de l'Iran doit encore être discutée, a aussi indiqué M. Brahimi. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait répété plus tôt dans la journée que la participation de l'Iran à la conférence est indispensable.
Lakhdar Brahimi a néanmoins répété qu'il souhaite toujours réunir la conférence cette année. Une source diplomatique évoquait la possibilité de la réunir à la fin décembre. Les Etats-Unis, la Russie et le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe s'efforcent d'organiser cette conférence depuis le mois de mai dernier, à la suite de l'échec du réglement proposé lors de "Genève I" le 30 juin 2012.
M. Brahimi s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine adjointe Wendy Sherman et les vice-ministres russes des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov et Gennady Gatilov. Cette réunion a ensuite été élargie aux trois autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU la Chine, la France et la Grande-Bretagne.
Les pays voisins de la Syrie, l'Irak, la Jordanie, le Liban et la Turquie ont ensuite été associés à la discussion. M. Brahimi a enfin rencontré le CICR et les agences de l'ONU.
Le médiateur de l'ONU a averti que la situation humanitaire continue de se dégrader de jour en jour. Selon de nouvelles évaluations du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), plus de 40 % de la population syrienne a désormais besoin d'aide: 9,3 millions de Syriens doivent être secourus à l'intérieur du pays.
Par ailleurs, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué que de nouveaux fonds seront nécessaires pour poursuivre le démantèlement des armes chimiques syriennes.