Le dernier carré de rebelles irréductibles, assiégés depuis deux ans par les troupes gouvernementales, a commencé à quitter mercredi la Vieille ville de Homs. C'est un succès pour le régime syrien à un mois de la réélection attendue de Bachar al-Assad.
L'évacuation a commencé à 10h00 (08h00 en Suisse) dans des bus dont les vitres étaient recouvertes de papier. "Jusqu'à présent 400 personnes ont quitté l'enclave assiégée", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au même moment, les insurgés du nord du pays ont ouvert la route menant à deux villes chiites fidèles au régime, Noubl et Al Zahraa, qu'ils assiègent, afin de permettre l'acheminement d'une aide. Les rebelles sont aussi censés relâcher des prisonniers qu'ils détiennent dans les provinces d'Alep et de Lattaquié.
Ces opérations découlent d'un accord conclu avec les troupes du président Bachar al-Assad. Elles occupent et bombardent les insurgés dans Homs depuis plus d'un an.
Depuis des mois, les forces gouvernementales accumulent les victoires le long d'une bande de territoire stratégique reliant Damas à la région alaouite, sur la côte méditerranéenne. Le clan Assad appartient à la minorité alaouite, une branche du chiisme.
Le départ des rebelles, essentiellement sunnites, marquera la fin de toute présence insurgée au coeur d'une ville jadis baptisée la "capitale de la révolution", lors des premières manifestations contre le régime Assad au printemps 2011.
Sur une vidéo, on peut voir un groupe d'hommes monter à bord d'un autocar vert sous la surveillance d'une dizaine d'hommes vêtus d'uniformes kaki et de gilets pare-balles noirs, ornés de l'inscription "police". L'autocar est précédé d'une voiture blanche portant le logo des Nations unies, qui supervisent l'opération.
D'après les opposants au régime, le repli de quelque 1900 personnes, essentiellement des insurgés, doit s'effectuer en plusieurs phases. Il doit débuter avec un premier groupe de combattants blessés et de civils parents de rebelles. La plupart des personnes montant à bord de l'autocar, dans le centre de Homs, semblaient pourtant être des hommes en âge de combattre.
Une autre vidéo diffusée ultérieurement les a montrés à leur arrivée dans un secteur du nord de la ville, tenu par les rebelles.
Contrairement à ce qui s'est produit lors de l'évacuation de civils de Homs en février, les personnes extraites de la vieille ville n'ont cette fois pas été interrogées par les forces de sécurité. Elles ont de plus été autorisées à conserver leurs armes légères, selon les opposants.