La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a pour la première fois déclaré que des preuves "indiquent une responsabilité" du président syrien Bachar al-Assad dans des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Navi Pillay souhaite une enquête qui permette de juger les responsables des exactions.
"La Commission d'enquête a produit d'énormes quantités de preuves (...) sur des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité. (...) Elles indiquent une responsabilité au plus haut niveau du gouvernement, y compris du chef de l'Etat", a déclaré lundi à Genève Mme Pillay.
La Commission d'enquête a pour mission d'enquêter sur toutes les violations des droits humains depuis mars 2011 et d'identifier les coupables afin de s'assurer qu'ils soient jugés.
Dans son dernier rapport, publié le 11 septembre, la Commission, dont fait partie l'ex-procureure internationale Carla del Ponte, accuse le régime de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, et la rébellion de crimes de guerre.
Lundi, Mme Pillay a expliqué qu'elle souhaitait la mise sur pied d'une enquête judiciaire "nationale ou internationale crédible" qui permette de juger les responsables des crimes.
Alors que l'étau s'est resserré autour de Bachar al-Assad, la coordinatrice de la mission conjointe entre l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) Sigrid Kaag a expliqué que le "plus complexe" reste à venir sur le chemin de la destruction de l'arsenal chimique syrien.
Les agents chimiques doivent être transportés depuis différents sites à Lattaquié, le principal port syrien, avant de quitter le port vers un bateau de l'armée des États-Unis qui, une fois en dehors des eaux territoriales syriennes, devrait procéder à leur destruction avant le 31 mars 2014 par le procédé de l'hydrolyse.
Sur le terrain, l'armée israélienne a annoncé avoir riposté à des tirs en provenance de Syrie en direction de ses soldats, déployés sur le plateau du Golan occupé.
En Syrie, des rebelles se sont emparés durant la nuit de dimanche à lundi du coeur historique de la ville chrétienne de Maaloula, à 55 km de Damas, en utilisant une tactique inédite: lancer des pneus remplis d'explosifs sur leurs adversaires.