La France a proposé lundi au Conseil de sécurité de l'ONU que la Cour pénale internationale (CPI) soit saisie des crimes de guerre et contre l'humanité commis en Syrie par le régime et par les groupes armés d'opposition, mesure réclamée à plusieurs reprises par la Suisse. En Syrie, un accord sur un échange de prisonniers a été conclu dans la région de Damas.
Selon des diplomates, un projet de résolution a été distribué lundi aux 14 partenaires de la France, qui commenceront à en débattre mercredi. Il pourrait être mis au vote la semaine prochaine.
La Syrie n'étant pas membre de la CPI, il faut impérativement une décision du Conseil pour saisir la Cour des exactions commises sur son territoire. La Suisse et la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay l'ont réclamée à de nombreuses reprises.
Mais de nombreux diplomates à l'ONU tablent sur un veto russe à cette proposition. La Russie, fidèle alliée de Bachar al-Assad - ainsi que la Chine qui s'aligne souvent sur les positions russes - ont déjà mis leur veto à trois résolutions occidentales depuis le début de la crise en Syrie.
En Syrie, l'accord conclu prévoit la libération de familles détenues par les rebelles dans la cité ouvrière d'Adra en échange d'entrée de vivres dans la ville, a précisé lundi le quotidien proche du régime "al-Watan". Cette localité pro-régime de 20'000 habitants, à 35 km au nord-est de Damas, est assiégée par l'armée.
La population y souffre de malnutrition sévère, et d'un manque de médicaments. "Aujourd'hui, un enfant est mort de faim. La situation est dramatique", a expliqué Abou Barra, un militant de la ville contacté par internet. "Un kilo de riz coûte huit dollars".
En contrepartie de l'entrée de nourriture et de la libération d'opposants détenus dans les prisons gouvernementales, 1500 familles retenues par les rebelles à Adra seront libérées, selon "al-Watan".