L'opposition syrienne a annoncé lundi soir qu'elle participerait mercredi à la conférence de paix Genève-II à Montreux (VD). Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a retiré son invitation à l'Iran qui refuse toujours de soutenir un gouvernement de transition en Syrie.
M. Ban a décidé que la réunion de Montreux "aura lieu sans la participation de l'Iran", a déclaré son porte-parole Martin Nesirky, justifiant cette décision par le refus iranien de soutenir un gouvernement de transition en Syrie.
"Il (Ban) continue d'exhorter l'Iran à se joindre au consensus global qui soutient le communiqué de Genève", a-t-il dit.
La Coalition nationale syrienne (CNS) de l'opposition en exil avait elle auparavant affirmé qu'elle rendrait "sa décision finale sur la base des déclarations à venir du secrétaire général" des Nations unies. Après le retrait de l'invitation à l'Iran, elle a confirmé sa participation.
"Nous apprécions que les Nations unies et son secrétaire général aient compris notre position. Nous pensons avoir pris la bonne décision. Notre participation est confirmée pour le 22 janvier", a affirmé Monzer Akbik, chef de cabinet du président de la CNS.
M. Ban est déçu par le refus iranien de soutenir une transition en Syrie, avait souligné auparavant M. Nesirky.
En annonçant avoir invité l'Iran dimanche soir, Ban Ki-moon avait expliqué s'être entretenu longuement ces derniers jours avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et être convaincu que Téhéran était désormais en accord avec la "déclaration de Genève" de 2012.
Or, Téhéran a répété lundi son refus de toute "condition préalable" à sa participation.
A l'opposé des positions américaine, française et britannique, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lui mis en garde l'opposition syrienne et les Occidentaux contre une "erreur impardonnable" en cas d'absence de l'Iran.
Le président syrien Bachar al-Assad a lui exclu dans un entretien à l'AFP de confier la direction d'un futur gouvernement à un opposant et pronostiqué que sa guerre contre les rebelles prendrait "beaucoup de temps".
La conférence de Genève II est censée ouvrir la voie à une issue politique au conflit qui a fait plus de 130 000 tués.
Au moins seize personnes, dont six rebelles, ont été tuées lundi et vingt blessées dans un double attentat à la voiture piégée au poste-frontière de Bab al-Hawa entre la Syrie et la Turquie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche des rebelles. Ces éléments restent impossibles à vérifier de manière indépendante.