Sud-Kivu: 37 Congolais assassinés lors d'une attaque

Trente-sept personnes, dont des femmes enceintes et des enfants, ont été tuées au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). L'attaque, survenue samedi matin, visait des membres de l'ethnie Bafuliru, en conflit avec celle de Barundi.

Des corps gisaient à l'intérieur d'une église, a constaté un cameraman de Reuters. Le gouverneur du Sud-Kivu Marcellin Cishambo a confirmé l'attaque mais il a donné un bilan inférieur, évoquant 27 morts. Vingt-huit personnes ont également été blessées.

Mutarule, village où a eu lieu le massacre, est située à environ 50 km au sud de Bukavu, près de la frontière avec le Burundi. Selon les sources, les victimes, de l'ethnie Bafuliru, ont été tuées à l'arme blanche et par balles, la plupart alors qu'elles dormaient dans une église protestante.

On ignore l'identité des auteurs de la tuerie mais les Bafuliru sont en conflit depuis une dizaine d'années avec une autre ethnie, les Barundi, pour des questions foncières et coutumières.

Vaches volées

Ils reprochent notamment à ces derniers, originaires du Burundi voisin, de ne pas être de véritables Congolais et d'accaparer leurs terres. Les violences entre les deux communautés sont régulières.

Contacté par l'AFP, le ministre de l'Intérieur du Sud-Kivu Jean-Julien Miruho a indiqué qu'il n'avait pas encore tous les éléments concernant le massacre nocturne de Mutarule, mais qu'on pouvait parler d'"assassinats".

"Il s'agirait d'un problème de vaches [volées] et un camp est allé se venger", a-t-il dit. Des sources locales ont confirmé un vol récent de cheptel dans la région.

L'Est de la RDC, en particulier les provinces du Nord et du Sud-Kivu, est déchiré par les conflits depuis vingt ans.

La faiblesse de l'Etat permet à des dizaines de groupes armés de prospérer dans cette région densément peuplée, au sous-sol très riche et convoité. Elle favorise la perpétuation de conflits interethniques vieux souvent de plusieurs générations.

/ATS


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