L'armée sud-soudanaise a repris aux rebelles la ville pétrolière de Bentiu, tandis que des affrontements étaient en cours à Bor. Ces violences interviennent alors que les discussions sur un cessez-le-feu se poursuivent et que des milliers d'habitants se réfugient dans des pays voisins.
"Bentiu est aujourd'hui sous notre contrôle", a assuré le porte-parole de la présidence, Ateny Wek Ateny. Bentiu est la capitale de l'Etat pétrolier d'Unité. La cité, quasi vidée de sa population civile, était tenue par les rebelles que les forces gouvernementales affrontent depuis près d'un mois sur une vaste portion du Soudan du Sud.
Aucune information n'était disponible en provenance de la rébellion. Toutefois la station de radio indépendante Tamazuj a rapporté que la ville était tombée à la mi-journée.
Les combats entre les soldats du président Salva Kiir et les rebelles de l'ancien vice-président Riek Machar ont aussi fait rage dans d'autres parties du pays, notamment près de Bor, capitale de l'Etat du Jonglei.
Le bilan du conflit reste difficile à évaluer. L'ONU estime que plus d'un millier de personnes sont mortes, tandis que d'autres sources humanitaires évoquent déjà des milliers de victimes compte tenu des tueries interethniques entre les Dinka (majoritaires) du président Kiir, et les Nuer de son rival.
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), on dénombre 230'000 déplacés au Soudan du Sud et 43'000 réfugiés dans des pays voisins. Entre 4000 et 5000 réfugiés arrivent chaque jour en Ouganda, d'autres en Ethiopie, au Kenya et au Soudan.
Les 5500 Casques bleus supplémentaires dont le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement commenceront à se déployer "dans les prochains jours". Ils seront tous sur place "dans quatre à huit semaines", a indiqué M. Ladsous.
Dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, le bloc des pays est-africains de l'IGAD tente de persuader les deux camps de signer un cessez-le-feu. Les pourparlers butent sur la libération de détenus proches de la rébellion.
Par la voix de son secrétaire général et du Conseil de sécurité, l'ONU a demandé au président Salva Kiir de libérer ces prisonniers. "Je l'ai exhorté à faire montre de souplesse et de leadership", a affirmé Ban Ki-moon.