La ville historique de Jeddah (Arabie saoudite), l'usine Van Nelle à Rotterdam (Pays-Bas) et la filature de soie de Tomioka à Gunma (Japon) ont été inscrites samedi au patrimoine mondial de l'humanité, a annoncé l'Unesco à Doha. La Citadelle d'Erbil, au coeur de la capitale du Kurdistan irakien menacée par les jihadistes, l'a été également.
La ville historique de Jeddah a été à partir du VIIe siècle l'un des ports les plus importants sur les routes commerciales de l'océan Indien", a souligné l'agence de l'ONU dans un communiqué. "C'est ici qu'arrivaient les marchandises à destination de La Mecque".
Le Comité du patrimoine mondial a décidé de passer outre l'avis de l'ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites). Cet organe consultatif proposait de "différer" l'examen de la ville historique de Jeddah, soulignant qu'"une grande partie du tissu urbain était détériorée ou avait disparu au cours des cinquante dernières années".
Les 21 membres du Comité ont également décidé de déclarer "patrimoine mondial" l'usine Van Nelle, "l'un des fleurons de l'architecture industrielle du XXe siècle", réalisée dans les années 1920 le long d'un canal à Rotterdam, ainsi que la filature de soie de Tomioka, créée en 1872 à Gunma, au nord-ouest de Tokyo, témoignage "de l'entrée du pays dans le monde moderne industrialisé".
La Citadelle d'Erbil, au coeur de la capitale du Kurdistan irakien, a aussi été inscrite sur la liste du patrimoine mondial. C'est "un cadeau à mon peuple qui a tellement besoin d'une note d'optimisme", a immédiatement réagi le représentant de la délégation irakienne.
Ce classement intervient alors que les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris la deuxième ville d'Irak, Mossoul, située à seulement 77 km à l'ouest d'Erbil, une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord), depuis le début de leur offensive le 9 juin.
La citadelle d'Erbil est un établissement anciennement fortifié construit au sommet d'un imposant tell ovoïde. Le mur ininterrompu de façades de maisons du XIXe siècle donne l'impression visuelle d'une forteresse imprenable surplombant la ville d'Erbil.
Le site présente un tracé de rues en éventail datant de la phase ottomane tardive d'Erbil, qui correspond à l'ancienne Arbèles, un important centre politique et religieux assyrien.