Le Sénat italien a voté l'éviction de Silvio Berlusconi de son siège à la chambre haute, à la suite d'une condamnation définitive à un an de prison pour fraude fiscale. Le "Cavaliere" était au coeur de la vie politique italienne depuis près de 20 ans.
Le président du Sénat, Pietro Grasso, a fait cette annonce après les rejets par le Sénat, au cours de plusieurs votes successifs, des divers documents visant à contrecarrer la déchéance du magnat des télécommunications. L'issue du scrutin ne faisait guère de doutes puisque la gauche et le Mouvement Cinq Etoiles de l'ex-comique Beppe Grillo avaient annoncé qu'ils uniraient leurs voix.
Sorti saluer ses partisans rassemblés devant sa résidence romaine avant le vote, Silvio Berlusconi avait évoqué "un jour amer, un jour de deuil".
Cette décision ne devrait pas avoir d'impact sur la survie du gouvernement. L'exécutif gauche-droite mené par Enrico Letta peut en effet compter sur la fidélité de ses cinq ministres de droite dont l'ex-dauphin du Cavaliere, Angelino Alfano, et une patrouille d'au moins 50 parlementaires regroupés sous l'appellation Nouveau Centre droit.
Plaidant pour "une situation politique non chaotique", M. Letta avait lancé mardi soir une sorte d'appel à la raison. Il a souligné lors d'un sommet avec le président russe Vladimir Poutine que l'Italie, en récession depuis deux ans, "a un besoin dramatique de croître et créer des emplois".
De leur côté, les "faucons" du camp Berlusconi ont officialisé leur passage à l'opposition en appelant mardi à voter contre la loi budgétaire, sur laquelle le gouvernement a posé la question de confiance.
Autre question récurrente: Silvio Berlusconi, privé de son immunité parlementaire, pourrait-il être arrêté? Par exemple, dans une procédure pénale à Naples où il est accusé d'avoir "acheté" un sénateur de gauche en 2006 afin de faire tomber le gouvernement Prodi.