Les infections par le VIH, le virus du sida, augmentent parmi les homosexuels, souligne vendredi un rapport l'OMS. L'organisation appelle pour la première fois les hommes ayant des relations sexuelles entre eux à prendre à titre préventif des antirétroviraux.
"Nous constatons une explosion de l'épidémie" pour ce groupe à risque, a indiqué aux journalistes Gottfried Hirnschall, qui dirige le département VIH de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Trente-trois ans après l'émergence de la maladie et alors qu'il est aujourd'hui possible de vivre avec le sida, il attribue cette évolution au fait qu'il y a un relâchement dans la prévention et de l'inquiétude.
Aujourd'hui, ce groupe a 19 fois plus que la population moyenne le risque d'être contaminé par le virus. A Bangkok par exemple, le sida affecte 5,7% des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes contre 1% de la population en général.
Dans son nouveau rapport publié vendredi, l'OMS "recommande fortement aux hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes de considérer la prise des antirétroviraux comme une méthode supplémentaire de prévention face au VIH".
En mai, les autorités sanitaires américaines ont recommandé l'utilisation d'antirétroviraux de façon préventive contre le sida pour tous les groupes à risque, notamment les homosexuels, dans l'espoir de réduire le nombre des nouvelles contaminations, inchangé depuis vingt ans.
Prendre une pilule quotidienne combinant deux antirétroviraux, en plus de l'usage des préservatifs, pourrait diminuer les risques de 20 à 25%, soit éviter "un million de nouvelles infections au sein de ce groupe en dix ans", selon l'OMS.
Les recommandations se focalisent sur les populations à risque, comme les transsexuels, les prisonniers, les drogués, les prostitués, qui représentent environ la moitié des nouvelles contaminations annuelles.