L'opposition socialiste a exigé dimanche la "démission immédiate" du chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy. Cette demande intervient après la publication dans la presse de conversations présumées prouvant selon les socialistes la "connivence" existant entre lui et l'ex-trésorier du parti, en prison.
"Face à la situation politique insoutenable que traverse l'Espagne, le parti socialiste se voit obligé d'exiger la démission immédiate du chef du gouvernement Mariano Rajoy", a déclaré le chef des socialistes, Alfredo Perez Rubalcaba, en conférence de presse à Madrid. "Cette demande de démission rompt toutes les relations avec le Parti populaire (PP)", a-t-il ajouté.
Le journal de centre droit "El Mundo" publie dimanche les images d'un écran de téléphone portable où l'on peut lire plusieurs échanges de SMS qu'il attribue à Mariano Rajoy et à l'ancien trésorier du parti, Luis Barcenas, en détention provisoire depuis le 27 juin pour une affaire de corruption.
Luis Barcenas est également au centre d'une enquête du parquet anticorruption, ouverte fin janvier, sur la possible existence d'une comptabilité occulte au sein du PP, dont auraient profité, selon les médias espagnols, plusieurs de ses hauts responsables, dont Mariano Rajoy. Ce dernier a démenti avoir reçu des sommes illégales.
Après les premières révélations dans les médias, en janvier, les socialistes avaient déjà exigé la démission de Mariano Rajoy.
Contact direct et permanent
Les messages publiés dimanche vont de mai 2011 à mars 2013 et montrent selon "El Mundo" que "Mariano Rajoy a maintenu un contact direct et permanent" avec Luis Barcenas, "et lui a demandé qu'il nie l'existence de la comptabilité occulte et les compléments de salaires".
"Luis, je comprends, sois fort. Je t'appelle demain. Je t'embrasse", dit l'un des messages attribués à Mariano Rajoy et daté du 18 janvier, soit le jour où "El Mundo" avait fait éclater le scandale en révélant que des dirigeants du PP avaient reçu pendant vingt ans des salaires non déclarés provenant d'entreprises privées.