Sanglots déchirants et menaces de mort emplissaient la salle d'un tribunal de Corée du Sud, où a repris le procès de l'équipage du Sewol. En avril, le naufrage du ferry avait tué 300 personnes, dont 250 lycéens d'un établissement du sud de Séoul.
Des dizaines de parents étaient présents dans la salle du tribunal de Gwangju, dans le sud du pays. Au total, 15 personnes dont le capitaine et plusieurs membres de l'équipage ont été jugées. Parmi elles, quatre, dont le capitaine Lee Joon-Seok, sont accusées d'homicide par négligence et encourent la peine de mort. Les autres doivent répondre d'accusations moins graves.
Avant la diffusion des images, l'accusation avait utilisé une maquette du Sewol pour expliquer où se trouvaient les passagers avant que le navire ne sombre.
"Si les opérations d'évacuation avaient eu lieu à temps, ces lycéens auraient pu s'échapper par ces sorties", a déclaré le procureur en pointant du doigt différents endroits de la maquette. "Mais quasiment tous ont attendu dans leur cabine et ils sont morts. Nous prouverons que cette issue fatale est due au comportement des accusés", a-t-il souligné.
Des cris de colère et des insultes ont succédé aux sanglots lorsqu'ont été diffusées les images du capitaine et de l'équipage sautant du ferry dans les bateaux venus à la rescousse.
Lorsque le juge tente de ramener le calme, d'autres proches des victimes soutiennent bruyamment leurs compagnons d'infortune. Une femme doit être maîtrisée alors qu'elle tente de lancer ses chaussures contre le banc des accusés.
Le 16 avril, le naufrage du Sewol, à quelques kilomètres de la côte méridionale de la Corée du Sud avait traumatisé le pays. Les vidéos, filmées depuis les canots et les hélicoptères des garde-côtes, montrent le ferry basculer puis sombrer dans les eaux.
Au-delà de l'équipage, cloué au pilori par la population. La négligence des autorités, la corruption et l'appât du gain sont les causes de cet accident, souligne un rapport commandité par l'Etat et publié ce mardi.
L'équipage a agi de manière "irresponsable" et les propriétaires du ferry "ont placé les profits financiers avant la sécurité des passagers", ajoute le rapport. Il recommande que onze hauts fonctionnaires soient jugés et 40 autres passent en conseil de discipline.
La police recherche depuis deux mois un homme d'affaires milliardaire, qui serait le propriétaire du ferry. Sa fille a été arrêtée à Paris. Le directeur de la compagnie et quatre autres responsables sont eux aussi poursuivis par la justice.