René Burri dépose ses archives au Musée de l'Elysée à Lausanne. L'artiste de 80 ans est l'un des plus grands photographes suisses. Il l'est l'auteur d'un cliché de Che Guevara fumant le cigare qui a fait le tour du monde.
Pour attirer ces archives, "un système complexe et un peu innovant" a été mis en place, a expliqué lundi Sam Stourdzé, le directeur du Musée de l'Elysée. Une Fondation René Burri, hébergée par le musée, va voir le jour à Lausanne. Par convention de dépôt, cette fondation confiera le fonds à l'Elysée pour une durée de 20 ans, renouvelable.
L'Etat de Vaud, de son côté, financera un poste de conservateur pour inventorier et gérer la collection, ce qui représente un montant de l'ordre de 200'000 francs par an, a indiqué la conseillère d'Etat Anne-Catherine Lyon. Un énorme travail d'inventaire reste à faire.
Patrimoine et commercial
"Nous différencions l'aspect patrimonial et commercial", a expliqué Sam Stourdzé. "La partie commerciale reste entre les mains de René Burri et de sa famille. Nous garantissons le devenir de l'oeuvre pour les générations à venir."
René Burri n'a pas caché qu'il désespérait de trouver une solution pour assurer l'avenir de son oeuvre. "Que faire des milliers et milliers de planches accumulées depuis les années 50 ?".
Autour du monde
Le Zurichois est l'un des grands noms de la photographie internationale. Membre de l'agence Magnum, il a parcouru le monde pour couvrir les grands événements d'actualité. Il a réalisé des portraits de Che Guevara, mais aussi de Picasso ou Giacometti.
La collection devrait rassembler quelque 30'000 images. "Nous n'aurons pas forcément toutes les photographies de René Burri: nous en aurons la plus grande partie et nous pourrons aiguiller les chercheurs au besoin", a ajouté Sam Stourdzé.
Ces dernières années, le Musée de l'Elysée a reçu en dépôt plusieurs fonds de personnalités, comme Nicolas Bouvier, Jean Mohr, Charles Chaplin ou encore Marcel Imsand. Il est l'un des rares musées à posséder des chambres froides pour conserver les photographies.