Aucun des huit candidats à la présidentielle iranienne du 14 juin n'est sorti du lot vendredi lors de leur premier débat télévisé. Les prétendants ont évité les attaques directes. Les discussions étaient centrées autour de l'économie.
Le débat, qui a duré quatre heures, n'a pas été passionné et les candidats ont préféré critiquer le format choisi par la télévision: des questions générales sur l'économie et des réponses rapides.
"Vous auriez dû laisser les candidats développer leurs programmes et leurs idées", a dénoncé le conservateur Mohsen Rezaï à l'adresse du présentateur du débat. "Si dès le début vous ne respectez pas le rang du président, cela veut dire que nous ne voulons pas avoir un gouvernement fort", a-t-il ajouté.
"Cette manière d'organiser le débat et poser des questions test est une insulte à tous les huit candidats et au peuple iranien", a lancé le réformateur Mohammad Reza Aref, refusant même de répondre à certaines questions, auxquelles il fallait répondre par oui ou non.
En 2009, la télévision iranienne avait organisé pour la première fois des face-à-face entre les quatre candidats en lice et certains débats avaient été houleux.
Plusieurs téléspectateurs, contactés par l'AFP, se sont dits déçus par le débat. "Pratiquement tous les candidats ont critiqué le gouvernement actuel sans donner de solutions aux problèmes du pays", a affirmé Amir, un architecte de 31 ans. "Ils n'avaient pas assez de temps pour développer et j'ai trouvé qu'ils avaient tous les mêmes idées", a ajouté Shaghayegh, une comptable de 30 ans.
"Mode de vie islamique"
Les huit candidats ont affirmé que l'Iran devait réduire sa dépendance aux revenus pétroliers. "Il faut cesser de vendre du pétrole brut et produire des produits raffinés qui vont augmenter nos revenus en devise", a expliqué le conservateur Saïd Jalili. Actuel négociateur du dossier nucléaire face aux grandes puissances, M. Jalili est l'un des favoris du scrutin du 14 juin prochain.
Les Iraniens doivent adopter "un mode de vie islamique" et abandonner une économie de consommation, a estimé le conservateur Gholam-Ali Hadad-Adel. Il a estimé que la population ne pouvait pas "vivre à l'Occidentale et être la proie des sanctions occidentales".
Deux autres débats sont prévus les 4 et 7 juin, sur la culture et la politique.