Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi qu'il s'apprêtait à gracier l'ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné depuis plus de dix ans. Lors de sa conférence de presse annuelle, le chef de l'Etat a également adopté un ton paternaliste sur l'Ukraine.
Vladimir Poutine a annoncé de manière inattendue la grâce de M. Khodorkovski juste après sa conférence de presse. Il a expliqué que l'ex-magnat du pétrole avait récemment écrit une demande de grâce, ce qu'il avait refusé de faire jusque-là. M. Poutine a indiqué que le décret serait signé "très prochainement".
M. Khodorkovski, 50 ans, devait en principe être libéré dans moins d'un an, en août 2014. Le parquet avait toutefois indiqué récemment enquêter sur plusieurs autres affaires criminelles le concernant.
Le président russe a également confirmé que les deux militantes emprisonnées du groupe punk "Pussy Riot" seraient libérées en vertu de l'amnistie que vient de voter le Parlement.
Plus tôt, pendant sa conférence de presse, M. Poutine n'avait pas dit un mot de cette grâce, mais avait laissé entendre qu'il ne fallait pas craindre un troisième procès. Lors de cet exercice, M. Poutine a voulu montrer qu'il tenait fermement en mains les rênes du pouvoir.
Le président, 61 ans, qui dans le passé n'avait pas exclu de briguer un quatrième mandat lors de la prochaine élection présidentielle en 2018, a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de rester au pouvoir à vie.
Sur l'Ukraine, il a aussi adopté un ton paternaliste. "Nous disons souvent que c'est un peuple frère, un pays frère, alors nous devons agir comme des parents proches et soutenir le peuple ukrainien qui est dans une situation difficile", a-t-il dit. Il était interrogé sur les 15 milliards de dollars et une diminution d'un tiers du prix du gaz accordés mardi par la Russie à Kiev.
Vladimir Poutine a également de nouveau défendu "les valeurs morales traditionnelles" en Russie. "Il est important pour moi non pas de critiquer les valeurs occidentales, mais de défendre notre population contre certaines pseudo-valeurs que nos concitoyens ont beaucoup de mal à accepter".