Un dirigeant séparatiste de l'Est ukrainien a affirmé que les rebelles allaient observer un cessez-le-feu temporaire et ouvrir des négociations avec le président Porochenko, une avancée majeure pour mettre fin à une violente insurrection. Sur le front diplomatique, l'Union européenne a exhorté la Russie à soutenir sans délai le plan de paix proposé par Kiev.
Les services de sécurité ukrainiens ont confirmé lundi soir une soudaine accalmie dans les deux régions industrielles russophones qui ont été le théâtre des plus âpres affrontements ces dernières semaines.
"En réponse au cessez-le-feu décrété par Kiev, nous nous engageons aussi à un cessez-le-feu de notre côté", a déclaré Alexandre Borodaï, principal leader de la république autoproclamée séparatiste de Donetsk, l'un des bastions insurgés, cité par l'agence Itar-Tass à Donetsk. "Ce cessez-le-feu durera jusqu'au 27 juin" (vendredi), a-t-il ajouté.
"Nous espérons que durant cette période au cours de laquelle les deux parties vont observer un cessez-le-feu, nous pourrons débuter des consultations sur la tenue de négociations pour une solution pacifique au conflit", a par ailleurs déclaré M. Borodaï sur une chaîne de télévision russe.
Le président pro-occidental Petro Porochenko avait décrété vendredi un cessez-le-feu unilatéral d'une semaine. La trêve devait permettre aux rebelles de déposer les armes et d'ouvrir un dialogue avec les insurgés n'ayant commis "ni meurtre ni torture", dans le cadre d'un ambitieux plan de paix.
Les combats se sont poursuivis, les autorités ukrainiennes totalisant lundi matin "plus de 20 attaques" rebelles depuis l'entrée en vigueur de cette mesure.
Mais Vladimir Poutine, pressé par les dirigeants occidentaux qui l'accusent de vouloir déstabiliser l'Ukraine, a donné des gages de bonne volonté en appelant au respect du cessez-le-feu unilatéral. Il a également dit soutenir le plan de paix de Kiev, tout en réclamant des droits pour les russophones de l'Est et un dialogue "substantiel" avec les rebelles.
Le plan de paix proposé par le président ukrainien représente "une chance importante pour la désescalade", ont affirmé les ministres des Affaires étrangères des 28 Etats membres réunis à Luxembourg.
Pour que le processus ait une chance de s'enclencher, "nous avons besoin que la Russie monte à bord", a souligné le nouveau ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkine. Invité à Luxembourg, il a assuré aux Européens que le gouvernement ukrainien était engagé "à 100 % dans les efforts de paix".
Les combats entre les troupes ukrainiennes et les insurgés ont fait depuis avril au moins 375 tués.