Barack Obama a salué la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international. Cette offre "pourrait constituer une percée importante", a-t-il estimé, alors que le Sénat a reporté un premier vote prévu mercredi sur un recours à la force en Syrie.
Dans une série de six interviews télévisées, le président américain a déclaré qu'un éventuel effort diplomatique devait être sérieux. "Nous ne voulons pas simplement des manoeuvres dilatoires pour écarter la pression que nous avons (...) actuellement", a-t-il dit. M. Obama estime que les dernières avancées étaient le résultat direct des menaces de frappes américaines.
Le locataire de la Maison blanche a en outre affirmé que le calendrier parlementaire serait retardé. "Je ne m'attends pas à voir une succession de votes cette semaine ou dans l'avenir immédiat", a-t-il dit. "Nous allons avoir du temps (...) pour que la communauté internationale, les Russes et les Syriens travaillent avec nous et disent qu'il y a une façon de résoudre cela".
Vote retardé au Sénat
De fait, le vote de procédure prévu mercredi au Sénat sur le recours à la force en Syrie a été reporté à une date indéterminée, a annoncé le chef de la majorité démocrate Harry Reid après la proposition russe. "Je ne pense pas que nous ayons besoin" de voter rapidement, a-t-il dit.
Un "oui" donnerait à la Maison blanche plus de latitude pour inciter Moscou et Damas à mener à bien la proposition de retirer à Bachar al Assad le contrôle des armes chimiques, ont-ils estimé, en exhortant l'administration Obama à présenter immédiatement au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution précisant en "termes clairs et détaillés" ce que la communauté internationale doit attendre de Damas.
Annonce surprise de Moscou
Considéré comme l'un des plus importants du monde, l'arsenal chimique syrien est estimé à "plus de 1000 tonnes" par les services de renseignement français. Sa neutralisation, si elle était actée, pourrait s'avérer extrêmement délicate sur le terrain, en plein milieu d'une guerre civile qui a déjà fait plus de 100'000 morts.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a créé la surprise lundi en annonçant avoir proposé aux Syriens de placer leur stock d'armes chimiques sous contrôle international et de le détruire. Damas a "accueilli favorablement" cette proposition, se gardant d'être plus explicite sur le fond.