Le président américain Barack Obama a dit samedi qu'il a décidé du principe de frappes "limitées" contre la Syrie, alors que les experts de l'ONU sont eux arrivés aux Pays-Bas après avoir été quitté Damas. Il va demander le feu vert du Congrès, pas avant le 9 septembre, à une telle opération.
"J'ai décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien", et le pays est "prêt à frapper quand nous le choisirons", a affirmé le président dans une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, en exhortant également les élus à soutenir une telle opération au nom de la "sécurité nationale" des Etats-Unis.
Le Congrès est en vacances jusqu'au 9 septembre, ce qui éloigne la perspective d'une action militaire américaine imminente contre le régime de Bachar al-Assad. Les républicains de la Chambre des représentants ont eux confirmé que les discussions auraient lieu dès la reprise des séances parlementaires.
Accusation par la Syrie
Cette mesure est intervenue alors que les experts de l'ONU en armes chimiques de Damas sont arrivés aux Pays-Bas. Même si l'analyse des échantillons pourrait prendre des semaines, ils doivent faire un rapport préliminaire au patron de l'ONU Ban Ki-moon à New York.
Mais ils ne tireront "aucune conclusion" avant le résultat d'analyses en laboratoire en cours, a dit samedi le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.
Cinq destroyers
Le pouvoir syrien, qui a nié recourir aux armes chimiques et retourné l'accusation contre les rebelles, a lui rejeté comme des "mensonges" le rapport des renseignements américains sur une implication de son armée dans une attaque chimique le 21 août près de Damas qui a fait 1429 tués dont 426 enfants.
Ces derniers jours, les Etats-Unis ont renforcé leurs capacités près des côtes syriennes et disposent désormais de cinq destroyers équipés de missiles de croisière capables de mener des attaques ciblées contre des dépôts de munitions ou des infrastructures stratégiques du régime.