Moscou a apporté mercredi son soutien aux premières offres politiques de Kiev pour parvenir à une paix avec les rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine. Des tirs meurtriers s'y poursuivaient cependant, en violation du cessez-le-feu.
La Russie considère l'ensemble des concessions de Kiev "comme un pas dans la bonne direction qui jette les bases pour le début d'un dialogue visant à contribuer à la réconciliation nationale" en Ukraine, selon un communiqué le ministère des Affaires étrangères.
Les déclarations conciliantes de Moscou interviennent après cinq mois d'un conflit qui a conduit à une détérioration, sans précédent depuis la fin de l'URSS, des relations entre la Russie et les Occidentaux.
L'appui de la Russie aux gestes d'ouverture faits par le président ukrainien Petro Porochenko en direction des séparatistes est considéré avec prudence par l'autre camp. Le président russe Vladimir Poutine a en effet soufflé le chaud et le froid par le passé, saluant les initiatives de Kiev tout en apportant, selon les Occidentaux, une aide militaire aux insurgés.
Sous le coup de sanctions économiques occidentales pour atteinte à la souveraineté de l'Ukraine, Moscou a toujours démenti tout rôle actif dans ce conflit.
Kiev a proposé l'organisation d'élections locales en décembre, une plus grande autonomie pendant trois ans et une amnistie sous conditions pour les personnes ayant combattu dans la région séparatiste en majorité russophone du Donbass.
Pour l'heure, les séparatistes de Donetsk et de Lougansk, qui réclament leur indépendance, ont ignoré les concessions que leur ont faites les autorités ukrainiennes pro-européennes.
L'Union européenne a exhorté mercredi la Russie et les séparatistes à faire leur part du chemin tracé lors d'un accord à Minsk, en Biélorussie, il y a près de deux semaines. Pour l'UE, les propositions "constituent des pas importants dans la recherche d'une solution politique durable".
Les dispositions adoptées par le parlement de Kiev sont au coeur du protocole d'accord en douze points signé le 5 septembre dans la capitale bélarusse entre Kiev et les rebelles. Le premier était l'entrée en vigueur d'une trêve, qui reste fragile, voire illusoire, dans plusieurs localités de la région de Donetsk.
Présenté par M. Porochenko, qui se rendra jeudi à Washington pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en mai, le projet de loi sur le "statut spécial" prévoit l'organisation d'élections au niveau "des districts, conseils municipaux, conseils de villages" sur une partie du territoire des régions de Donetsk et de Lougansk.
Le texte garantit en outre à la population du Donbass le libre usage du russe dans le secteur public, ce dont s'est aussi félicité Moscou.