Le nouveau président du Conseil italien Matteo Renzi a détaillé un ambitieux calendrier de réformes devant les sénateurs dont il sollicitait un vote de confiance. Dans un discours pro-européen, il a invité le pays à un "changement radical et immédiat".
"Si nous échouons, la faute en reviendra à moi seul", a-t-il affirmé d'emblée. Matteo Renzi a précisé qu'il comptait achever d'ici la fin du mois prochain les débats sur son projet de réforme électorale et institutionnelle, qui prévoit de rationaliser le fonctionnement des gouvernements régionaux et de réduire le rôle du Sénat.
La chambre haute dispose pour l'heure des mêmes pouvoirs législatifs que la Chambre des députés, ce qui a conduit à un blocage politique après les élections parlementaires de février 2013.
Matteo Renzi a en outre annoncé une réforme de la justice d'ici juin, et une hausse des aides publiques aux chômeurs, tout en s'engageant à réduire considérablement l'écart entre le salaire brut des employés et la somme nette finalement perçue après prélèvements sociaux et obligatoires.
Il a aussi manifesté son intention de dégager plusieurs milliards d'euros pour investir dans l'éducation, et a dit envisager une taxe sur les profits tirés d'investissements financiers pour assumer les coûts d'une future réforme du marché du travail.
A contre-courant du sentiment anti-européen qui croît dans la péninsule, M. Renzi, représentant de "la génération Erasmus", s'est aussi livré à un vibrant plaidoyer pour l'Union européenne, dont l'Italie assurera la présidence tournante semestrielle à compter du 1er juillet.
"La tradition européenne et européiste représente la meilleure partie de l'Italie ainsi que sa certitude d'avoir un avenir", a-t-il dit.
Soutenu par son Parti démocrate (PD, centre gauche), le petit parti Nouveau centre droit (NCD), les centristes et d'autres petites formations, Matteo Renzi devrait obtenir le soutien d'une majorité des 320 sénateurs. L'attention se tournera plutôt vers l'ampleur de sa majorité, car certains éléments de la gauche du PD ont menacé de voter contre le nouveau gouvernement.