Trois personnes sont mortes dimanche au Bangladesh lors de manifestations organisées par l'opposition. Cette dernière a lancé un mouvement de grève national pour obtenir la démission du Premier ministre et la formation d'un gouvernement de transition avant les élections.
La police a indiqué avoir ouvert le feu sur des manifestants à Nagarkanda (ouest) après qu'une foule de 3000 sympathisants du principal parti d'opposition, le parti nationaliste du Bangladesh (BNP), a saccagé un marché et s'est attaquée aux forces de l'ordre.
Un membre de l'opposition a été tué, a déclaré le chef de la police du district. Deux autres personnes ont été tuées ailleurs dans le pays. Sept personnes avaient déjà succombé vendredi, toujours lors de manifestations de l'opposition.
Le BNP et ses alliés islamistes ont appelé à des rassemblements dans tout le pays pour forcer le premier ministre, Sheikh Hasina, à démissionner avant les élections générales de janvier et pour demander la mise en place d'un gouvernement de transition afin de superviser le scrutin.
Des négociations pour dissiper la crise entre Mme Hasina et le chef de l'opposition (et ancien premier ministre), Mme Khaleda Zia, ont échoué samedi soir, au terme d'un entretien téléphonique de 40 minutes. Il s'agissait du premier contact direct depuis au moins dix ans entre les deux femmes fortes - et farouches ennemies - du Bangladesh.
L'opposition estime le gouvernement "illégal", citant un texte de loi qui prévoit que les élections doivent être organisées par un gouvernement de transition mis en place trois mois avant le scrutin. Ce texte a été abrogé par le parti au pouvoir en 2011, qui a attribué la supervision du vote à une commission électorale.