Les députés ont accordé largement leur confiance à Enrico Letta
Les députés italiens ont largement accordé leur confiance lundi soir au nouveau président du Conseil, Enrico Letta. Il s'est fixé une feuille de route ambitieuse au Parlement afin de relancer la croissance d'une Italie "qui se meurt", changer le cap européen et moraliser la politique.Sur les 606 députés qui ont voté, 453 ont dit "oui" au gouvernement de M. Letta, tandis que les "non" ont été 153. Les sénateurs se prononceront à leur tour ce mardi en donnant leur feu vert définiti.Enrico Letta a souhaité des résultats "sous 18 mois" pour les réformes qu'il va engager. "Si en revanche tout s'enlise, j'en tirerai les conséquences", a-t-il dit avec fermeté dans son premier discours à la Chambre des députés.M. Letta dispose sur le papier de 455 voix, avec la majorité absolue à 316 sièges."L'Italie se meurt"Il a estimé que "l'Italie se meurt par la faute de la seule austérité. Les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre", a-t-il dit.Sa priorité sera de s'attaquer "à la situation d'urgence" qui règne sur le marché du travail avec 12% de chômeurs (35% des jeunes) et au "cauchemar de l'appauvrissement".Pour soulager la classe moyenne, il a décidé de stopper le paiement prévu en juin de la deuxième quote-part annuelle de la très impopulaire taxe foncière (IMU) sur la résidence principale. Les partisans de Silvio Berlusconi se sont félicités de ces mesures en s'en attribuant l'initiative.Enrico Letta a aussi évoqué un revenu minimum pour "les familles démunies", l'extension des aides sociales aux travailleurs précaires (autonomes, en contrats courts), le développement de l'apprentissage, des aides aux PME et des investissements dans la recherche, l'innovation ainsi que le tourisme et la valorisation du patrimoine culturel.Moralisation de la vie publiqueAutre front ouvert, la réduction des coûts de la politique. "Pour donner l'exemple", M. Letta a annoncé la suppression des émoluments des ministres pour ceux qui sont également parlementaires.Le financement public des partis politiques sera également "révolutionné". Et d'ici le prochain scrutin national, le président du Conseil entend réformer la loi électorale unanimement critiquée. /SERVICE