L'Irak a été endeuillé jeudi par une série d'attentats ayant tué plus d'une quarantaine de personnes. Ces attaques sont survenues alors que des centaines de milliers de chiites célébraient l'Achoura, la plus importante cérémonie religieuse pour cette communauté musulmane.
Un kamikaze vêtu d'un uniforme de policier s'est fait exploser en fin de matinée au milieu d'une foule de pèlerins constituée essentiellement de chiites kurdes dans le secteur à majorité chiite de Saadiyah, au nord de Bagdad.
Cette attaque a fait au moins 32 morts parmi les fidèles et en a blessé 80, selon un bilan de sources médicales et policières. D'autres sources ont fait état de 35 victimes.
Quelques heures plus tôt, neuf personnes ont péri dans deux attentats quasi-simultanés dans la localité de Hafriyah, au sud de Bagdad, selon des responsables.
Au Pakistan, la police a tué six membres présumés du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe armé sunnite extrémiste sectaire interdit, qui préparaient selon elle un attentat massif contre la grande procession de l'Achoura de vendredi à Karachi, selon un de ses responsables.
La célébration de l'Achoura est souvent endeuillée en Irak par des attaques de groupes sunnites liés à Al-Qaïda qui considèrent les chiites, majoritaires en Irak, comme des "infidèles". Mercredi, 19 personnes ont péri dans des attentats à la bombe visant des policiers et des pèlerins.
L'Achoura commémore le martyre de Hussein, petit-fils du prophète Mohamed assassiné au VIIe siècle. Selon la tradition, l'imam Hussein, tué avec nombre de ses compagnons lors de la bataille de Kerbala, a été décapité et son corps mutilé, ce que de nombreux fidèles chiites dans certains pays commémorent par des actes d'auto-flagellation allant parfois jusqu'au sang.
Ces nouvelles attaques sont survenues alors que près de deux millions de pèlerins étaient rassemblés dans la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad, où de strictes mesures de sécurité ont été prises pour l'occasion.
Au Liban également, des dizaines de milliers de chiites sont descendus dans les rues dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, pour commémorer l'Achoura.