De Kaboul à Kandahar, les Afghans ont voté samedi, sans incident majeur, malgré les menaces d'attaques des rebelles talibans. Ils devaient désigner le successeur du président Hamid Karzaï à quelques mois du retrait de l'Otan. Le résultat du scrutin sera connu dans trois semaines.
La participation au premier tour de cette présidentielle pourrait dépasser les 50%, a annoncé la Commission électorale indépendante (IEC) après la fermeture des bureaux de vote. Ce chiffre est toutefois à prendre avec précaution.
Plus de "sept millions" d'Afghans pourraient avoir participé au scrutin, a déclaré lors d'une conférence de presse à Kaboul le patron de l'IEC, Ahmad Yusuf Nuristani. Quelque 13,5 millions de personnes pouvaient potentiellement prendre part au vote.
La présidentielle doit désigner le successeur de Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé ce pays pauvre et enclavé de quelque 28 millions d'habitants depuis la chute des talibans en 2001. La Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat.
Cette toute première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre est considérée comme un test majeur pour un pays appelé à prouver sa stabilité une fois que les forces de l'Otan l'auront quitté en fin d'année.
Au cours de la campagne électorale, trois anciens ministres de M. Karzaï se sont imposés comme favoris. Ce sont Zalmai Rassoul, considéré comme le candidat du président sortant, Ashraf Ghani, un économiste réputé, et Abdullah Abdullah, opposant arrivé en seconde position lors de la présidentielle de 2009.
Les quelque 6000 bureaux de vote disséminés à travers le pays ont commencé à fermer à 17h00 (14h30 en Suisse). Certains bureaux restaient toutefois ouverts le temps que les électeurs présents dans les files d'attente puissent voter. L'affluence inattendue a en effet provoqué par endroits une pénurie de bulletins de vote.
Les résultats préliminaires de ce premier tour seront connus le 24 avril. Un possible deuxième tour est programmé le 28 mai.