Les premiers corps des victimes du crash du vol MH17 en Ukraine sont arrivés aux Pays-Bas qui observaient un jour de deuil national en hommage à 193 de leurs ressortissants morts dans cet avion. Les boîtes noires de l'appareil ont été remises dans la matinée à des experts britanniques.
Les dépouilles ont été accueillies par le couple royal et les proches à l'aéroport d'Eindhoven.
Pour marquer l'arrivée des premiers corps, les cloches des églises ont sonné à travers tout le pays, où une journée de deuil national a été décrétée. Les clairons militaires ont également retenti sur le tarmac en hommage aux victimes, dont 193 étaient néerlandaises et une minute de silence a été observée.
Environ un millier de proches ou de membres des familles des victimes, le couple royal néerlandais et le Premier ministre Mark Rutte étaient présents sur le tarmac pour accueillir l'appareil de l'armée néerlandaise, qui transportait 16 cercueils, et un avion australien, qui en intégrait 24 autres.
Le président ukrainien Petro Porochenko avait déposé mardi soir des fleurs devant l'ambassade néerlandaise à Kiev avant de s'entretenir au téléphone avec M. Rutte.
Le chef du gouvernement néerlandais s'est aussi dit prêt à envoyer avec l'Australie et d'autres pays victimes de la catastrophe "une mission policière sous l'égide de l'ONU" afin de préserver le lieu du crash en zone contrôlée par les séparatistes et d'assurer une enquête indépendante.
Après avoir été longtemps bloquées par les rebelles, la plupart des dépouilles étaient arrivées mardi à Kharkiv à bord d'un train réfrigéré, mais des fragments de corps se trouvent encore sur le site du crash non sécurisé, a dit mardi la mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Six jours après la catastrophe de l'avion de ligne de la Malaysia Airlines qui a fait 298 tués en zone rebelle dans l'est de l'Ukraine, des cadavres seraient encore "en plein air", s'est indigné mercredi le Premier ministre australien Tony Abbott.
Le site du crash était désert mercredi matin, aucun secouriste ni garde n'y étant visible, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Les boîtes transmises aux enquêteurs néerlandais, qui vont diriger l'enquête internationale sur la cause du crash, sont elles arrivées au Royaume-Uni, où elles ont été remises aux enquêteurs britanniques pour des analyses.
Un communiqué de Kiev précise également que les Ukrainiens n'ont pas été impliqués dans leur manipulation.
Des observateurs de l'OSCE et des experts malaisiens ont découvert de petits impacts sur le fuselage de l'appareil, a annoncé le porte-parole de la mission de l'OSCE en Ukraine, Michael Bociurkiw.
Un des chefs militaires des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine a lui reconnu que les rebelles possédaient des missiles sol-air Bouk de fabrication russe.
Et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lui rappelé à toutes les parties leurs obligations après le crash de l'avion de la Malaysia Airlines.
Il est par ailleurs peu probable que les boîtes noires donnent permettent d'identifier l'origine du tir ayant abattu le vol MH17.