Le Premier ministre social-démocrate Victor Ponta est en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie, après décompte de 56% des voix. Toutefois, le duel s'annonce plus serré que prévu avec son adversaire conservateur.
L'ancien procureur de 42 ans, donné favori du scrutin, a recueilli 39,57% des voix, a annoncé le Bureau électoral central (BEC), selon ces résultats partiels. Son adversaire de droite Klaus Iohannis, issu de la minorité allemande, a pour sa part obtenu 30,19% des suffrages. Le taux de participation s'élève à 52,6 %.
Les deux hommes devraient s'affronter au cours d'un deuxième tour le 16 novembre. Ce scrutin est jugé crucial pour l'ancien pays du bloc communiste, où les craintes d'une reprise en main de la justice par les pouvoirs politiques en cas de victoire de M. Ponta sont vives.
"Je me réjouis du fait qu'un si grand nombre de Roumains ont confiance dans mon programme, qui vise à développer la Roumanie et à mettre fin à la discorde", a déclaré M. Ponta à son siège de campagne.
"Le résultat de Victor Ponta est supérieur au score qu'il visait", soit environ 37,5%, a affirmé le numéro deux des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea. "J'appelle les Roumains qui ne veulent pas accorder tout le pouvoir à un seul parti à me soutenir", a de son côté lancé M. Iohannis, assurant qu'il "remporterait le second tour".
Trois candidats se disputent la troisième position, avec environ 5% des voix chacun. "Les jeux au second tour ne sont pas faits, beaucoup dépend de la consigne que vont donner les candidats éliminés au premier tour", a indiqué le sociologue Mircea Kivu.
Selon lui, l'ancienne ministre de la Justice Monica Macovei, icône de la lutte anticorruption, devrait ainsi appeler ses sympathisants à voter pour M. Iohannis, tandis que l'ex-premier ministre Calin Popescu Tariceanu penchera vers M. Ponta.
Ancien procureur âgé de 42 ans et premier ministre depuis 2012, M. Ponta a notamment mis en avant son bilan économique pour séduire un électorat las des promesses électorales dans le pays le plus pauvre de l'Union européenne (UE) après la Bulgarie.
M. Iohannis, 55 ans, s'est pour sa part engagé à transposer à l'ensemble du pays le modèle de développement de sa ville natale de Sibiu (centre), dont il est le maire depuis 2000.