Le pape François et Barack Obama se sont entretenus jeudi matin au Vatican. Leur discussion, cordiale, a été centrée sur la lutte contre les inégalités. Le président américain a indiqué plus tard avoir invité le Souverain pontife aux Etats-Unis.
L'entretien a débuté peu avant 10h30 dans la bibliothèque du Palais apostolique. "C'est merveilleux de vous rencontrer", a dit le président américain en s'adressant au pape, ajoutant être un "grand admirateur". Souriant, le pape lui a répondu, en anglais: "Bienvenue Monsieur le Président".
Plus tard dans la journée, Barack Obama s'est exprimé sur sa rencontre avec le pape. Il s'est dit "très ému" par le point de vue que lui a exposé le pape François sur les inégalités.
"Je suis heureux d'avoir eu l'occasion de parler avec lui de notre responsabilité à tous à l'égard des pauvres, des exclus, des oubliés", a ajouté M. Obama.
Les deux hommes ont aussi parlé "des défis des conflits, et combien la paix dans le monde peut être illusoire", a expliqué M. Obama. Il a signalé qu'ont été abordés le conflit israélo-palestinien, la situation en Libye, le Liban, la Syrie et de la persécution des chrétiens.
Le président américain a dit avoir promis aux autorités du Vatican un "dialogue" avec les catholiques de son pays sur l'application de sa réforme de l'assurance-maladie. Celle-ci est controversée en raison de certaines dispositions sur la contraception. Barack Obama a par ailleurs invité le pape François à se rendre en visite aux Etats-Unis.
Cette rencontre a été pour M. Obama une parenthèse bienvenue au milieu d'une tournée délicate en Europe et en Arabie saoudite dominée par la crise ukrainienne et les négociations nucléaires sur l'Iran.
Dans un entretien au "Corriere della Sera" de jeudi, M. Obama dit vouloir "écouter le pape" dont "la pensée est précieuse pour comprendre comment remporter le défi contre la pauvreté".
Certains observateurs font remarquer que cette visite a aussi une arrière-pensée. "Le président (Obama) risque de perdre le Sénat à mi-mandat (en novembre, ndlr). Il a donc besoin du vote des catholiques", analyse le vaticaniste John Allen.