Alors que les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont encore fait couler du sang, la menace de ces extrémistes en Irak et en Syrie fait l'objet de consultations en vue d'une coalition internationale. Des frappes américaines en Syrie ne sont toutefois pas prévues à court terme.
Sur le terrain, en Irak, les jihadistes de l'EI ont décapité un combattant kurde. Ils ont menacé la région autonome du Kurdistan d'autres exécutions si elle poursuit sa coopération avec les Etats-Unis, a rapporté vendredi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Sur une vidéo non datée diffusée par la branche de l'EI dans la province de Ninive, dans le nord de l'Irak, un jihadiste décapite le combattant kurde. La semaine dernière, l'EI avait diffusé une vidéo montrant la même exécution, en Syrie, du journaliste américain James Foley. Le geste avait provoqué un tollé international.
Pour sa part, l'armée irakienne a mené vendredi des raids aériens contre les jihadistes qui encerclent la ville chiite d'Amerli. Cette cité est assiégée par l'EI depuis près de trois mois. Les forces irakiennes se préparent à lancer un important assaut pour briser leur siège, ont annoncé des officiers.
De l'autre côté de la frontière, en Syrie, l'armée loyale à Bachar al-Assad mène une opération d'envergure sur le quartier de Jobar, dans l'est de Damas. Cette offensive très violente, entamée jeudi, vise à reprendre aux rebelles ce secteur stratégique, ont annoncé des médias officiels, une ONG et des habitants.
Par ailleurs, dans le sud syrien, les négociations étaient en cours vendredi pour obtenir la libération de 43 Casques bleus de l'ONU, détenus sur le Golan par des groupes armés rebelles, alors que 81 autres sont bloqués dans deux localités de la région. Washington a accusé le Front al-Nosra (la branche syrienne d'Al-Qaïda) de les détenir.
La menace que fait peser l'EI sur l'Irak et la Syrie sera l'un des points discutés lors du sommet des dirigeants européens samedi à Bruxelles. Le président français François Hollande appelle la communauté internationale à une réponse "humanitaire et militaire" face à l'Etat islamique.
Encore en manque de stratégie, le président Barack Obama a exclu jeudi soir des frappes à court terme en Syrie. Il a souligné la nécessité de s'appuyer sur des "partenaires régionaux forts". Le secrétaire d'Etat John Kerry doit se rendre prochainement au Moyen-Orient pour constituer une coalition internationale.